Table ronde “ouvrir un chemin d’écologie humaine dans l’agriculture”

30 Jan, 2015 | NATURE & ENVIRONNEMENT, Plénières

La Table ronde « Ouvrir un chemin d’écologie humaine dans l’agriculture » est animée par Régis Dubourg, ingénieur agronome, accompagné de Thierry François, agriculteur dans la Somme sur la ferme familiale, Louise Bellet, jeune algricultrice qui entreprend la création d’une ferme expérimentale participative et Gilles Hériard Dubreuil, co-inititeur du Courant pour une écologie humaine.

« L’agriculture est une activité  centrale pour la vie et pour l’avenir. »

Thierry FRANÇOIS, Agriculteur : “Dans une société de plus en plus virtuelle, l’agriculture garde un rapport au réel qui l’oblige à être dans la vérité : on ne triche pas avec la nature. Les saisons, le climat, le sol, ces différentes contraintes nous obligent à expérimenter que tout ne dépend pas de nous.
Nous revendiquons un droit à l’erreur, un droit à ne pas avoir des produits parfaits. L’attachement à la vie familiale et à nos racines font que nous avons particulièrement conscience de ce que nous devons à nos pères et ce que nous devons transmettre à nos enfants : le goût de l’effort, la passion du travail sont chez nous quasiment unanimes.”

Louise BELLET, Agricultrice : “Dans notre métier, il faut aller voir les autres agriculteurs, créer du lien, ne pas être isolé. C’est un très gros enjeu.
Les agriculteurs ont besoin d’accompagnement. Il y a aujourd’hui un vrai manque de moyens, pour permettre aux agriculteurs de faire cette transition dite agro-écologique demandée par la société. Ils manquent de données scientifiques pour valider des pratiques innovantes, ils manquent de moyens pour l’intégration de ces pratiques…
Il faut se rappeler que l’agriculteur ne travaille pas seul, il travaille avec une chaîne de production et il y a donc beaucoup d’interdépendance.
Notre ferme expérimentale participative nous permet de co-construire avec les agriculteurs des alentours un itinéraire de transition où l’on intégrerait des « pratiques leviers ».”

Gilles HÉRIARD DUBREUIL, Co-initiateur du CEH : “Pourquoi l’agriculture est-elle un sujet important pour l’écologie humaine ? Je pourrais vous répondre : « nous mangeons trois fois par jour », mais ce n’est pas que pour cela. Nous voulions vous présenter, à travers ces chemins de transition agricole en construction, une sorte de big bang de la révolution de la bienveillance.

Ce qu’il faut savoir aujourd’hui, c’est que 95% des agriculteurs vont mal. C’est une des professions où l’on se suicide le plus. Dans notre réflexion, nous sommes donc passés de l’agriculture aux agriculteurs. Il y a une unité entre ce que nous sommes et ce que nous produisons.
Ce n’est pas de l’écologie politique, on n’établit pas des normes, c’est plutôt un nouveau rapport à la biosphère.
L’agriculture n’est pas une filière de production comme une autre. Non. L’agriculture, c’est notamment une contribution à la sécurité sanitaire, à la santé, à l’emploi, à l’identité culturelle. Elle fait vivre le territoire à travers l’économie, c’est une contribution au paysage. C’est une activité centrale pour la vie et pour l’avenir, mais il faut que l’on déploie cela.”

 

Cette table ronde a eu lieu dans le cadre des premières assises du Courant pour une écologie humaine, pour une révolution de la bienveillance, en décembre 2014.

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