EN BONNE SOCIÉTÉ

5 Juil, 2017 | Non classé

Fabrice de Chanceuil, fonctionnaire spécialisé dans les domaines de l’environnement et de la mer et journaliste indépendant à ses heures, a joliment réagi sur notre première publication au sujet de la Société de Bien Commun

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Le Courant pour une écologie humaine poursuit sa démarche pédagogique marquée du sceau de la bienveillance pour faire évoluer en profondeur mais par petites touches successives notre société afin de mettre en son centre le souci du bien commun. Ainsi, vient-il de publier le premier cahier d’une nouvelle collection justement intitulé « La Société de Bien Commun : changer la donne, à hauteur d’homme ».

Il s’agit d’un ouvrage collectif réunissant vingt-et-une contributions d’hommes et de femmes engagés dans la société et chacun porteur, dans son domaine de compétence ou de prédilection, allant de l’agriculture à la coopération internationale en passant par l’éducation, l’entreprise, la finance et bien d’autres sujets, d’une idée ou d’un projet apportant sa pierre à la construction de la Société de Bien Commun.

On pourrait s’étonner qu’une telle publication paraisse après l’importante séquence électorale que nous venons de vivre, alors même que plusieurs propositions auraient pu enrichir bien des programmes, d’autant que les vingt-et-un thèmes abordés correspondent assez largement à l’appellation de ministères équivalents. Ce serait oublier que le temps de l’écologie humaine n’est pas celui de la politique et que tout en se hissant à un niveau métapolitique, les sujets abordés le sont à partir d’exemples concrets dont la souhaitable reproduction est ouverte à tous sans devoir obligatoirement être inscrite dans un programme politique.

Comme l’écrit dans la préface Tugdual Derville, l’un des trois co-initiateurs du Courant : « Pour le Courant pour une écologie humaine, la passion politique mérite de s’incarner dans chaque vie quotidienne. Acteurs de la vie en société, nous sommes tous capables de nous impliquer avec d’autres pour construire ou réparer notre milieu de vie. Chacun est dépositaire d’une mission personnelle au service de la justice. Chacun est en mesure de participer aux transformations de la société, dans son cœur de métier, dans son lieu de vie, dans ses multiples cercles d’appartenance interpénétrés ».

Tels sont, effectivement, le sens et le contenu des vingt-et-une contributions apportées. On y trouve des propositions nouvelles comme celle pour l’habitat, très en phase avec les tendances actuelles de l’économie du partage, visant à « inventer une sorte d’Airbnb de la vacance immobilière (pour) faire en sorte qu’occuper des immeubles vides, moyennant le prix des charges, devienne légal, en créant une boîte à outil pour l’occupation éphémère » ou celle pour l’entreprise, dans le but d’établir une nouvelle forme de société commerciale conduisant « les acteurs de l’entreprise, salariés et capitalistes, à exercer leur liberté d’initiative, en choisissant le bien commun qu’ils entendent privilégier et en prenant part à sa réalisation ». D’autres, au contraire, vont chercher dans l’Histoire, plus ou moins ancienne, des manières différentes de vivre, apprendre ou travailler ensemble : ainsi le « béguinage solidaire » dans lequel les habitants, retraités et personnes âgées, sont acteurs de leur propre vie et de la vie de la cité « comme des personnes à part entière, des adultes qui doivent continuer à prendre des décisions, poser des choix et participer à la vie en société », ou bien le retour du patronage pour, à côté de l’école en charge de l’instruction, aider les parents dans leur mission d’éducation à l’égard de leurs enfants ou bien encore l’actionnariat des salariés dans l’entreprise comme « moyen efficace de stimuler le sentiment d’appartenance et d’engagement dans la durée ». Quelle que soit leur inspiration, toutes ces contributions, introduites par un verbe, sont une invitation à l’action.

Ainsi, patiemment, par capillarité, peut se mettre en place la Société de Bien Commun qui, selon Gilles Hériard-Dubreuil, autre co-initiateur du Courant, « favorise et soutient l’engagement des personnes et des communautés d’acteurs, là où les institutions seules n’ont pas les ressources et la puissance nécessaire pour déterminer les orientations et produire les transformations qui s’avèrent indispensables sur le long terme » et que Pierre-Yves Gomez, troisième co-initiateur du Courant, définit dans sa postface comme « une société où chacun est invité à regarder ce qu’il fait et ce qu’il vit à sa hauteur et en même temps, à se considérer comme responsable pour tous les autres de ce qu’il voit et de ce qu’il vit », soulignant le devoir de « changer à la fois (nos propres comportements et le système global) avec la même détermination, sans se confiner aux bonnes pratiques et aux bonnes actions, ni se perdre dans les imprécations générales et vaines contre le « système » ».

On est effectivement très loin des joutes électorales !

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