Évolution des principes d’unité dans nos sociétés

8 Mar, 2018 | Form'action Cap 360, LES INITIATEURS

À l’occasion de la sixième soirée de form’action Cap 360° saison 3 sur le thème « construire l’unité », Gilles Hériard Dubreuil, co-initiateur du CEH, fait un focus sur l’importance de la notion d’unité dans les sociétés humaines. 

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“Ce thème “construire l’unité” est une étape importante au sein de cette saison 3 du parcours Cap 360° : nous voyons ici le processus d’unification de l’humanité et une démarche d’émancipation des personnes se croiser. Nous allons voir comment les principes de cette unité sont en train d’évoluer sur le plan politique.

L’importance de la notion d’unité

Nous l’avons vu : l’humanité est interdépendante, les peuples sont interdépendants. Les réponses que construit Sapiens ne sont pas des réponses individuelles mais une réponse à la fois communautaire et personnelle. C’est un enjeu de survie. C’est pourquoi la question d’unité n’est pas anodine pour l’humanité : un peuple qui se divise, qui se disperse va vers sa mort, d’une certaine manière.

L’unité “organique”, premier principe d’unification

Cette coévolution qui touche à la fois l’Homme et l’humanité, cette lente maturation, nous permet de passer progressivement d’une humanité éparpillée à une humanité à l’échelle de la planète.
Au début, les principes de cette unité sont organiques. C’est l’unité autour de la parenté, de la filiation, de la hiérarchie. Ça peut être également une “unité contre” créée par la violence, la domination ou l’esclavage. C’est également l’unité par la séparation entre ceux qui sont à l’intérieur, nous, et les autres, à l’extérieur ; les purs, les impurs…

Ces principes d’unité vont être transformés progressivement par le long processus d’émancipation des personnes.

Le début de l’émancipation de l’Homme

Le principal vecteur d’émancipation qui intervient est d’abord le message judéo-chrétien. Cela commence avec Abram, qui quitte le pays de ses pères : “Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai” (Genèse 12:1). Avec le christianisme, cette émancipation s’accomplit : le Christ introduit la liberté qui vient transgresser les lois, les règles, la pureté… ; qui vient pardonner, donc libérer, qui vient couper les liens malsains qui peuvent exister a l’échelle d’une famille, etc.

Tout cela est un premier facteur d’émancipation, lequel, à partir de la renaissance, va donner le projet moderne : ce moment où l’Homme s’émancipe de la nature et de Dieu.

Le projet moderne

Dans ce projet moderne, la personne se fracture. Il devient un individu ; lesquels individus ont aujourd’hui la plus grande peine à trouver leur unité. Ils la trouvent à travers des mécanismes de marché, dans lesquels ils restent des individus, ou dans des mécanismes collectifs, d’État, d’intérêt général, mais dont le principe leur est, au fond, extérieur.

Ce projet, cette émancipation tardive de l’humanité – cinq siècles depuis la Renaissance ; deux siècles depuis la révolution industrielle – nous amène progressivement à une situation de très grand ébranlement de l’Homme et de la planète. Ce projet moderne semble aujourd’hui confronté à un échec : de plus en plus de personnes recherchent des voix de sortie de ce projet.

Un chemin de réhumanisation

Cette voie de sortie va être un chemin de réhumanisation : retrouver la possibilité d’une autre forme d’unité venant de chaque homme et fondée sur un “agir commun”.  C’est-à-dire une capacité des personnes à prendre en charge leur propre bien et celui de leur communauté, non pas parce qu’ils sont tenus de l’extérieur, par des règlements ou des marchés, mais bien parce qu’ensemble, ils veulent construire une société vivante et humaine.

Voilà ce carrefour dans lequel nous sommes aujourd’hui et qui est précisément le principal enjeu de l’écologie humaine : nous amener vers ces chemins de reconstruction de cette humanité.”

 

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