La famille, cellule première où construire l’unité

8 Mar, 2018 | Form'action Cap 360

La famille apprend l’art de résoudre des conflits et donc de bâtir la paix et l’unité. Voilà en substance ce que nous rappelle Tugdual Derville, co-initiateur du CEH, à l’occasion de la sixième soirée du parcours Form’action Cap 360° sur le thème “Construire l’unité”.

“Il est difficile de parler de la famille : c’est largement elle qui nous explique et qui fait, explique et protège la société.

Cependant, si l’on revient au réel, on peut se rendre compte que la famille est le lieu de la confrontation et du conflit par excellence. Et c’est ce qui fait tout son intérêt parce qu’il faut vivre cette confrontation pour pouvoir apprendre à travailler pour la paix.

Confrontation d’abord entre un homme, une femme, dans leurs différences. S’ils veulent ne faire qu’un et, ensemble, conduire loin leur « bateau », il va falloir affronter des tempêtes et se caler l’un sur l’autre. Cela demande de résoudre sans cesse des conflits sans se dissoudre dans l’autre. Donc, pour commencer, il y a cet enjeu majeur d’assumer et de dépasser le conflit lorsque l’on souhaite créer une famille.

Il y a ensuite les enfants qui n’ont choisi ni leurs parents ni leur famille. Ils vivent avec des personnes, des frères et sœurs s’il y en a, qu’ils n’ont pas choisi, aux âges différents : cela nécessite d’incessants arbitrages. Cette rampe de lancement vers la liberté qu’est la famille est toujours en mouvement. Les parents savent qu’ils doivent arbitrer sans cesse entre des postures, des intérêts, des besoins qui semblent différents.

La famille est une structure politique par excellence où l’on recherche le bien commun, le bien de chacun et le bien de tous. Et pour ce faire, les parents sont comme des magistrats souverains qui essaient de résoudre et d’affronter ces conflits et tensions inhérents à la vie de famille.

Prenons l’exemple de l’adolescent qui a des conflits intérieurs, étouffant au sein de sa famille et crevant de froid à l’extérieur. Ses parents vont tacher de s’ajuster sans cesse et essayer de prendre des décisions souveraines pour donner, ou pas, telle ou telle autorisation. Et ce sont eux qui vont décider : l’État ne fait irruption dans cette famille que s’il y a de grave maltraitance, et sinon, ce sont les parents qui vont porter leur enfant vers la liberté de manière ajustée.

Au fond, la famille apprend l’art de résoudre des conflits et donc de bâtir la paix et l’unité. Ce n’est pas étonnant si à la fin de la vie, comme dans les moments de crise, la famille reste la valeur refuge, celle vers laquelle on va, celle dont on a besoin de recevoir comme une sorte de bénédiction, de pardon. Elle est à la fois la source des plus grosses blessures et le lieu où l’on va pouvoir panser ses blessures.

C’est un signe qui ne trompe pas de voir que le famille qui est le lieu d’émergence de notre être est aussi le lieu ultime autour duquel on a besoin d’être présent pour être enfanté à la mort.”

 

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