Le maraîchage, vecteur de réinsertion

23 Juil, 2018 | FAMILLE, SOLIDARITES & SOCIETE, TRAVAIL

Une équipe du Courant pour une écologie humaine a été découvrir une association dans le nord de Paris qui mêle jardinage et réinsertion professionnelle. Reportage.

Légumes et solidarité, un bon mélange

L’association visitée est née dans les années 90 à l’initiative d’acteurs aux compétences multiples tels qu’un centre social, une association environnementaliste, des représentants locaux du Secours Catholique, etc. La mairie, quant à elle, soutient le projet en prêtant le terrain et le local. Toutes ces énergies concourent à développer une activité de maraîchage, vecteur idéal pour créer du lien social, offrir de nouvelles compétences professionnelles à ceux qui sont éloignés de l’emploi et faire germer localement solidarité et… gourmandise !

Quelles compétences le travail de la terre apporte-t-il ? En plus des techniques de maraîchage, le travail de la terre apporte des choses toutes simples mais indispensables pour s’intégrer dans un univers professionnel : assiduité, respect des horaires et des collègues, soin dans l’exécution des tâches, souci de la qualité, sens de l’initiative… 

Foisonnement gourmand

Guidée par le chef de culture, l’équipe du CEH découvre un premier terrain où se dressent des serres foisonnantes de légumes de saison : tomates, salades, radis, courgettes, chous, cocombres, haricots et quelques herbes aromatiques. Ces derniers iront garnir des paniers vendus chaque semaine aux adhérents de l’association.Un savoir-faire lié au “bon sens paysan” se cultive visiblement dans ce lieu. Ainsi, oignons et carottes sont-ils associés, l’un ombrageant l’autre et permettant d’éloigner la dévastatrice mouche de carotte. Autre exemple, quelques buissons d’orties sont préservés pour favoriser la biodiversité. Un blanc canard vadrouille librement pour chasser limaces et autres prédateurs de légumes. Et, dès que cela est possible, ces maraîchers exemplaires rendent à la terre ce qu’elle leur donne pour en préserver la fertilité.

Fleurie alors l’humanité

L’enjeu de l’association est également de tisser des liens entre habitants des cités adjacentes et membres et salariés de l’association. Des jardins personnels sont attribués aux voisins et fleurissent les pieds des immeubles de rayonnantes couleurs. Des animations « natures » sont proposées aux enfants le mercredi trois fois par mois, pour explorer les nombreuses dimensions liées au jardinage : de l’art de la plantation à la beauté naturelle en passant par la cuisine, rien n’est oublié !

C’est dans cette atmosphère humaine et bienveillante que les personnes souhaitant retrouver un emploi sont accueillies. Deux métiers sont enseignés : l’entretien d’espaces verts et le maraîchage biologique.

Habiller le poireau comme des pro

Fin de la visite. L’équipe du CEH cherche à son tour à se rendre utile. C’est la période du « planté de poireaux » : il s’agit de préparer 48 000 pousses de poireaux pour la récolte hivernale. Les salariés s’activent depuis le matin. En leur compagnie, nous apprenons les bons gestes à effectuer.

En deux temps, trois mouvements, nous devenons de vraies professionnels ! On commence par « habiller » le poireau, c’est-à-dire en tailler les radicelles pour lui donner la vigueur nécessaire à une belle pousse. Puis, sur une ligne bien droite et préalablement humidifiée, nous faisons des trous profonds dans la terre à l’aide d’un plantoir, à une distance régulière de dix centimètres. Dernière étape : planter le poireau et refermer le trou. C’est plus physique qu’il n’y parait !

Après une demi-rangée, il est déjà temps de rentrer. Nous repartons heureux des nouvelles compétences acquises et conquis par cette initiative pleine de vie.

La visite du maraîchage a été une très bonne surprise. La diversité des produits proposés et le dévouement de l’association permettent une prise de conscience sur notre consommation de tous les jours et notre comportement vis-à-vis d’autrui.” Alina

Cette journée maraîchage  m’a permis de découvrir les manières de cultiver différents légumes, mais au-delà des aspects rudimentaires de l’agriculture, on apprend qu’il est possible de lier employabilité et solidarité.

L’association n’est pas ici seule porteur de ce projet, les adhérents le sont également en achetant les paniers de légumes, chacun à son niveau peut donc être acteur et ça c’est important !” Sixtine

 

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