Motus : suivre les migrateurs pour mieux les préserver

22 Mai, 2025 | NATURE & ENVIRONNEMENT

Motus est une plateforme internationale dédiée à l’étude des déplacements des oiseaux, des chauves-souris et des insectes migrateurs. Grâce à un réseau collaboratif de stations de réception et de balises miniaturisées, elle offre des données précieuses pour la recherche et la conservation de la biodiversité.

Motus : origine de l’initiative

Lancée en 2014 par Birds Canada en partenariat avec plusieurs universités canadiennes et des chercheurs internationaux, Motus (du latin mouvement) a pour objectif de suivre les petits animaux volants sur de longues distances grâce à la radio-télémétrie automatisée. Cette technologie permet de suivre des espèces aussi petites qu’un papillon ou une chauve-souris, avec une précision géographique et temporelle remarquable.

Motus : objectifs

Motus vise à :

  • Étudier les comportements migratoires, les habitats critiques et les interactions écologiques.
  • Fournir des données ouvertes pour la recherche scientifique, l’éducation et la conservation.
  • Aider à la planification de la conservation en identifiant les corridors migratoires et les zones sensibles.
  • Favoriser la collaboration entre chercheurs, citoyens et organisations à l’échelle mondiale.

Motus : comment ça marche

En 2025, le réseau Motus compte plus de 2 000 stations actives dans 34 pays, ayant permis de suivre plus de 50 000 animaux de 400 espèces différentes, dont plus de 150 en situation de vulnérabilité.

Qui retrouve-t-on dans ce réseau ? Des chercheurs, des organisations et des amateurs. Tout le monde est invité à soutenir et à participer à la mission de Motus.

Les stations Motus sont installées dans des endroits stratégiques du monde entier pour recueillir des données – précieuses – sur les comportements et les déplacements d’animaux. Elles peuvent être déployées dans un large éventail d’environnements. Avec une portée visuelle dégagée, les antennes peuvent détecter des animaux en vol dans un rayon de 15 à 20 kilomètres.

Quant aux émetteurs Motus, ils sont parmi les plus petits dispositifs de marquage disponibles, permettant aux chercheurs de surveiller un large éventail d’oiseaux, de chauves-souris et de gros insectes. Chaque émetteur émet un signal unique, ce qui permet de suivre simultanément des milliers d’individus.

Les données des stations Motus sont soit téléchargées manuellement, soit transmises à Oiseaux Canada, où elles sont traitées et stockées dans des archives permanentes. La plupart des données Motus sont en accès libre, ce qui favorise la transparence et facilite leur réutilisation par la communauté de la recherche et de la conservation.

Une station Motus installée sur l’Île de Man

Motus : je veux contribuer !

Il est possible de participer à Motus de plusieurs manières :

  • Utilisez Motus dans votre recherche : Motus peut être utilisé pour étudier les déplacements et les comportements des oiseaux, des chauves-souris et des gros insectes à plusieurs échelles spatio-temporelles. Vous pouvez également incorporer Motus dans vos activités de sensibilisation et d’éducation en plein air ou en classe afin de développer les connaissances sur les déplacements, les comportements et la conservation des oiseaux et d’autres espèces sauvages.
  • Aidez à renforcer le réseau Motus : chaque station Motus augmente l’échelle à laquelle les animaux marqués peuvent être suivis, ainsi que le nombre d’animaux étudiés et de régions où la recherche peut être menée. Vous pouvez nous aider en hébergeant une station ou en commanditant la mise en place et/ou la maintenance d’une station près de chez vous.
  • Et il est évidemment également possible de faire des dons !
La nanotag de ce Goglu des prés repose sur le dos de l’oiseau comme un sac à dos. Les bagues colorées sur les pattes permettent aux biologistes de le distinguer des autres Goglus des prés sur leurs sites de nidification, lorsqu’ils sont observés aux jumelles. Photo de Noah Perlut.

S’enchanter de la vie sauvage

Les animaux migrateurs sont un enchantement et force l’admiration de ceux qui s’y intéressent. Ils sont aussi les sentinelles silencieuses de notre planète ; leur observation nous rappelle l’équilibre délicat qui unit toutes les formes de vie.

Préserver les oiseaux migrateurs, c’est mieux comprendre, en effet, que tout est lié. Cela implique de préserver les forêts, les zones humides, les littoraux et les paysages agricoles dont ils dépendent – et dont nous dépendons aussi !

Des projets comme Motus montrent que la science, la collaboration internationale et l’implication citoyenne peuvent se conjuguer pour créer un avenir plus durable et poser les bases d’une cohabitation respectueuse entre l’humain et le reste du vivant… Alors, préservons la vie sauvage : le monde en est plus riche, plus joyeux, plus harmonieux !

Un groupe mixte d’oiseaux de rivage dans le complexe de zones humides Guerrero Negro. (photo de Julian Garcia Walther).

Aller sur le site de Motus.org

Pour en savoir plus sur les oiseaux migrateurs, nous vous conseillons l’excellent livre : Le Monde à tire-d’aile : l’odyssée mondiale des oiseaux migrateurs de Scott Weidensal.

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