Par les chemins des Indes – Katia Astafieff #CoupDeCoeurLecture

16 Avr, 2025 | ART & CULTURE

Avez-vous déjà entendu parler de Victor Jacquemont ? Il s’agit d’un botaniste français, né à Paris le 8 août 1801, dont la vie aventureuse l’a emmené jusqu’au Cachemire, où il a été bien près de devenir vice-roi. Si la grande Faucheuse l’en a empêché, il a cependant eu le temps de rassembler pour le Muséum national d’Histoire naturelle des milliers de trésors botaniques et géologiques. Katia Astafieff, grande voyageuse, est partie sur ses traces : Par les chemins des Indes, paru aux éditions Paulsen en mars 2025.

Par les chemins des Indes : l’histoire

Que seriez-vous prêt à accomplir pour aller observer une plante ?
Le botaniste français Victor Jacquemont, lui, a fait le tour du monde. Il a arpenté les contreforts de ­l’Himalaya, campé le long du Gange, rencontré des maharajas et ­fréquenté les plus grands esprits de son époque.

À sa mort à Bombay en 1832, à l’âge de 31 ans, il avait eu le temps de rassembler pour le Muséum national d’Histoire naturelle des milliers de trésors botaniques et géologiques. Mais malgré cet apport scientifique unique, sa plume talentueuse et son charisme, son nom est tombé dans l’oubli. 

C’était compter sans Katia Astafieff, grande voyageuse, ­partie sur les traces de cet aventurier près de deux cents ans après sa mort. Deux siècles, deux chemins qui se croisent et parfois se séparent, mais qui toujours se retrouveront, sous un grand banian ou un cèdre de l’Himalaya.

Par les chemins des Indes : un extrait

En chemin, les bagages s’alourdissent des nombreux échantillons recueillis. Il est là pour ça, tout de même. Observer, ramasser, trier, classer, étiqueter, emballer. Travail minutieux et pointu du naturaliste. Chaque objet collecté doit être référencé : date et lieu de récolte, identification. Pour les préserver, il les empoisonne à l’arsenic et au mercure, secrets de conservation des herbiers. Sans cela, il ne resterait que des herbes moisies ou bouffées par la vermine. “Mon herbier est une bibliothèque de souvenirs”, écrit-il un jour. Chaque plante collectée a une histoire. Celle du jour et du lieu où elle a été prélevée, mais aussi celle d’une époque, d’un contexte, d’un état d’esprit, d’un moment de la vie. Son herbier, commencé en mai 1818 au château de La Grange chez La Fayette, a une immense valeur, à la fois scientifique et sentimentale. Il contient ses premières herbes recueillies, ses premiers trésors, mais il est aussi enrichi des espèces offertes par des amis. Un herbier est une bibliothèque, c’est vrai. Une bibliothèque dont les livres sont des plantes séchées, dont la langue est le latin, et qui raconte une grande histoire, celles des paysages et des hommes.

Victor Jaquemont

Par les chemins des Indes : notre avis

Katia Astafieff a fait le même périple que Victor Jacquemont. S’ensuit une forme de transposition entre la vie du biologiste hier et ce qu’il reste aujourd’hui de ce qu’il a pu voir. On plonge dans l’Inde du XIXème siècle, pleine de tigres et de jungles vierges et on ricoche dans celle de l’époque moderne où l’air pur est rare et le vivant fourmille.

Et comme Katia Astafieff a la même passion que son héro, elle fait fleurir dans son texte, parcs, plantes et autre curiosité végétale de diverses époques. C’est un délice à lire : on voyage, on apprend, on s’attache et on remonte le temps.

Par les chemins des Indes : à propos de Katia Astafieff

Katia Astafieff est autrice de nombreux ouvrages de vulgarisation, dont Les plantes font leur cinéma (Dunod, 2023), biologiste de formation, voyageuse, vulgarisatrice scientifique, directrice adjointe des Jardins botaniques du Grand Nancy et de l’Université de Lorraine et passionnée par le monde des plantes. 

Par les chemins des Indes : voyage de Victor Jacquemont


Découvrez l’interview de Katia Astafieff : Fascinante introduction au merveilleux monde des plantes

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