Par Jean-Philippe Lajambe, Président du Courant pour une écologie humaine.
“Habiter est une question majeure pour chacun de nous : un étudiant qui quitte le foyer familial pour poursuivre ses études, un couple qui accueille un nouvel enfant, une personne âgée dans les dernières années de sa vie… Le lieu où nous habitons est fondamental. L’habitat est un lieu pour être soi, en sécurité, et en lien avec une communauté humaine. Nous n’habitons pas seuls, nous cohabitons avec d’autres, humains et non-humains.
Un habitat aimable ne peut pas être seulement un projet individuel, figé, devenant un but en soi. Notre cohabitation sur un territoire génère des questions : est-ce que je considère mes voisins plus comme une ressource qu’un problème ? Mon toit est-il un lieu qui favorise la vie, la créativité, l’identité de chacun, sans négliger la cohérence de l’ensemble ?
L’architecte Lucien Kroll (1927-2022) a proposé des principes clés pour une architecture aimable. Ils peuvent être résumés comme suit :
- Participation des utilisateurs : on ne construit pas pour mais avec les habitants. Ainsi, Kroll intégrait les usagers finaux au processus de conception d’un projet d’habitat.
- Flexibilité et adaptabilité : ses projets favorisaient des espaces modulaires capables de s’adapter aux besoins changeants des occupants.
- Respect de l’identité locale : il mettait en avant l’importance de respecter et d’intégrer les caractéristiques locales dans ses projets.
- Durabilité et écologie : Kroll utilisait des matériaux durables et prônait des pratiques de construction respectueuses de l’environnement.
- Communauté et voisinage : pour Kroll, l’architecture doit favoriser les interactions sociales et renforcer le sentiment de communauté, créant ainsi des environnements de vie plus solidaires.
Transposer les principes de cette architecture aimable à notre façon d’habiter la maison commune semble un bon chemin à suivre. Un monde aimable commence par une bonne qualité de l’air, de l’eau et de nourriture. Mais ne s’arrête pas là.
Que risque-t-on à se relier ? Comment habiter un lieu avec davantage de plénitude ? Connaissez-vous l’histoire de votre maison, de votre village, de votre quartier ? Il y a tellement de façons d’habiter un lieu familier et de le redécouvrir ! Quelles seront les vôtres ?”
