La culture : vecteur de communication

12 Fév, 2017 | Non classé

Cyrille Krebs, responsable de l’alvéole Éducation, rappelle l’importance de la culture dans l’épanouissement personnel d’un individu. Essentiellement transmise par les parents, ces éléments de culture offrent à l’enfant la possibilité de connaître et d’aimer, besoins fondamentaux, qui, comblés, l’aident à développer ses facultés.

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Un besoin fondamental de l’enfant va devoir être satisfait par les parents et au-delà par la société dans son ensemble. Le besoin de connaître et d’aimer. Besoin de connaître de l’enfant, qui sera source de grande joie [1] et de fierté. Il apparaît déjà très tôt quand l’enfant attrape tout avec ses mains et porte ce qu’il attrape à sa bouche, ou encore quand il touche à tout. « Jamais je n’oublierai tes yeux élargis à l’extrême comme pour tout contenir, étonnés sans limites, et d’une indicible… maturité. »[2]. Enfin, quand à l’âge des pourquoi, il interpelle son entourage sans cesse. La culture doit créer les conditions du milieu qui permettent d’être toujours plus humain. La culture est un vecteur de communication et de communion. Elle est ce par quoi on apprend à se connaître soi-même et à découvrir l’unité du vivant au travers des « trois degrés de vie ». De même que l’on cultive un champ pour le rendre fécond, l’homme se cultive par la connaissance, bénéficie de ses fruits et se rend lui-même fécond. La culture est ce par quoi je développerai ma pensée et deviendrai auteur de ma liberté dans ma singularité.

La réponse au besoin de connaître, de communiquer ou de communier, d’être relié, passe, pour l’homme, par la culture et c’est ainsi que la culture apparaît comme intrinsèque à la vie humaine. Elle n’est pas un ajout, un à-côté mais une réponse irremplaçable au besoin inhérent de l’enfant en raison de sa nature. La culture, fruit de l’intelligence humaine, est naturelle à l’homme et se révèle un moyen indispensable pour qu’il parvienne à son accomplissement. « Nous avons oublié », dit François Xavier Bellamy au cours d’une de ses conférences, « à quel point la vie s’accomplit par la culture ». Pas de vie humaine qui ne passe par la culture. « L’animal, dit-il, s’accomplit dans son animalité ; l’animal sait ce qu’il doit savoir faire avant même de l’avoir appris. Le bébé a besoin de beaucoup apprendre pour accomplir sa propre nature afin de développer ses facultés. Il a besoin de la culture et singulièrement de son premier fruit, la langue de son père et de sa mère ». « La culture n’est pas quelque chose que nous possédons, elle n’est pas de l’ordre de l’avoir, elle est du côté de l’être, au cœur de la vie de l’homme » ajoute-t-il. Ces mots font écho à ceux de Jean Paul II prononcés dans un discours à l’UNESCO [3], « l’homme vit d’une vie vraiment humaine grâce à la culture ». … « La culture est un mode spécifique de l’« exister » et de l’«être » de l’homme ». … « La culture est ce par quoi l’homme en tant qu’homme devient davantage homme, « est » davantage … ». Sans la culture, le langage, pas de développement personnel accompli. Sans eux, ni connaissance, ni véritable possibilité d’expression de l’amour humain.
La question n’est pas de savoir s’il faut ou non transmettre mais de savoir ce qu’il faut transmettre par la culture à son enfant afin qu’il puisse trouver les réponses à ses besoins en vue de son autonomisation et de son accomplissement. Le père et la mère doivent pouvoir être soutenus par une culture respectant les facultés spirituelles de l’homme dans leur inclination à connaître et aimer en vérité [4]. Ici chaque nation est engagée et porte une grande responsabilité.  La culture doit être au service de ce qui oriente la vie humaine c’est-à-dire le bien conforme à notre nature. Il est important qu’elle ouvre au miracle de la vie à chacune de ses étapes et à l’expérience mystérieuse d’être parents.

 

[1] Paul Lemoine La joie de connaître, p 60 « Transmettre l’amour » Nouvelle Cité

[2] Denis Marquet, Père, Albin Michel, p 102

[3] Jean Paul II, Mémoire et identité, p 103, Flammarion

[4] Il apparaît aujourd’hui un malaise avec l’idée de finalité, du fait de l’absolutisation de la liberté individuelle nous rendons la finalité seconde. Nous en sommes réduis à vouloir imposer le choix individuel et du coup chercher à créer les conditions qui nous rendront capables de réaliser notre désir subjectif (capability) indépendamment de toute ordination au bien et au vrai. Les organismes internationaux, l’ONU au premier chef, ont adoptés cette vision de la liberté comme « capability » et s’efforcent d’imposer et de rendre concrètement possible tout les choix alternatifs indépendamment de toute référence au bien, considéré comme subjectif. C’est ainsi qu’on impose aux états africains, américains du sud ou asiatique, l’enseignement de la « théorie » du « gender » aux enfants faute de quoi on leur coupe les aides économiques.

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