Chemins de faire : l’autonomie nomade

3 Fév, 2021 | CONSOMMATION, EDUCATION & ENSEIGNEMENT, SOCIETE

L’autonomie comme étendard et le Do it yourself comme procédé. Chemins de faire arpente les chemins de France pour être au plus près d’initiatives de transitions locales et favoriser l’accès du plus grand nombre  à l’autonomie.

On ne peut passer à côté du camion rouge vif qui sert de maison à Yohann Vanderdriessche et Alyzée Perrin, tous deux artisans designers. Et c’est fait pour ! Ce camion de pompier autrichien de 1986 a été choisi pour susciter l’attention partout où il passe et attirer le public vers le collectif (de deux) : Chemins de faire. 

Sur leur site, on peut lire la source de leur motivation :

« Il y a quelques années, tous les corps de métiers artisanaux étaient encore présents dans les villages, chacun pouvait alors amener un objet à faire réparer. La disparition progressive des artisans entraîne une perte de services au niveau local et favorise la consommation de produits industriels.

Dans une dynamique de “repair-café”, nous ouvrons notre atelier sur des places publiques et nous rendons disponibles. Nous créons temporairement un lieu d’échanges permettant à chacun de dévoiler ses compétences aux autres et mettons à disposition des outils, de la matière ainsi qu’un accompagnement dans l’élaboration de projets divers.

Dans une société dans laquelle les citoyens sont de plus en plus assistés, notre projet a un impact réel sur le développement de l’autonomie et  la capabilité des individus à favoriser de nouveaux modes d’échanges et d’entraide non monétaires. »

Depuis 2019, Yohann et Alyzée sillonnent donc les routes de France pour sensibiliser aux notions de durabilité et de réemploi, privilégier la réparation à l’achat et expliquer le concept de low-technologies aux personnes non initiées.

Chemin de faire propose donc des ateliers de sensibilisation qui permettent d’attiser la curiosité des plus jeunes, autour :

  • du réemploi de matériaux pour fabriquer, par exemple, du mobilier collectif ou des petites infrastructures (composteurs, bacs de culture, poulaillers, ruches…), 
  • des low-technologies, essentiellement sur le thème de l’accès à l’énergie (mise au point d’une éolienne qui permet de se questionner sur la production électrique, fabrication de cuiseurs solaires pour travailler sur des énergies indirectes…) ,
  • de la fabrication de machines mécaniques valorisant l’énergie musculaire.

Les low-tech ou basses technologies sont un ensemble de techniques simples, pratiques, économiques et populaires. Elles peuvent faire appel au recyclage de machines récemment tombées en désuétude. Ce sont des solutions techniques qui visent la simplicité, l’adaptation exacte au besoin, le juste dimensionnement et la facilité de réparation. À ce sujet, Yohann et Alyzée proposent des solutions sobres, durables, facilement réparables et peu coûteuses en énergie ou en sous : séchoir solaire, pédalier multifonctions, éolienne low-tech 5 volt – 12 volt ou moteur à énergie musculaire… Tous leurs prototypes sont disponibles sur leur site en open source.

 « En général, on se sent trop nul pour savoir ce qu’il y a à l’intérieur d’une machine, on ne comprend pas ce qui se passe » explique Yohann dans une interview réalisée par La Maison Forte, un incubateur de projets. « Notre parti pris est de décomposer la machine, faire des grosses pièces pour bien comprendre les entraînements et avoir une compréhension. » 

Un soin particulier est donné à la forme de la machine. Yohann a une formation en design de produit et artisan du cuir, tandis qu’Alyzée a une formation en design d’intérieur et design textile. « La machine doit être efficace techniquement mais il faut aussi qu’elle soit esthétique, qu’elle interpelle, explique Alyzée. Que les gens aient envie de la construire chez eux parce qu’il y a une certaine poésie dans la machine. »

Laissons-leur le mot de la fin : « Être nomade permet d’aller facilement à la rencontre d’artisans. Pendant notre tour de France, nous voulons prendre le temps de comprendre et apprendre les anciennes techniques artisanales. Nous voulons les collecter et les diffuser sous forme d’une encyclopédie de techniques, illustrée de croquis, de notices de fabrication, de vidéos et de photos. Nous voulons créer une documentation accessible à tous, qui recense et mutualise les connaissances. »… Bref, deux personnes qui œuvrent au quotidien pour une Société de Bien Commun !


Source :

Le site de chemins de faire : http://cheminsdefaire.fr/

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