Lancer une démarche RSE en entreprise : comment ? Pourquoi ?

8 Avr, 2023 | ENVIRONNEMENT, TRAVAIL

Marion Martinez, dirigeante de Rupture engagée, dévoile une partie de son histoire : si elle a orienté sa vie professionnelle à faire connaître la RSE – la Responsabilité Sociétale des Entreprises – c’est parce qu’elle a vécu en 2012 une prise de conscience bouleversante. Depuis, elle aide les TPE et PME à prendre en compte leur environnement humain et non humain. Elle raconte comment et pourquoi.

La RSE : pour plus de cohérence de vie

Marion Martinez, dirigeante de Rupture engagée : “J’ai eu très rapidement un déclic lors de mon cursus universitaire. Initialement, j’étudiais le tourisme, ce qui m’a permis de beaucoup voyager, ce que j’aimais (et j’aime toujours, mais autrement !) beaucoup.

Voilà comment, en 2012, je me suis retrouvée à vivre une expérience marquante : il m’était donné de suivre un semestre d’échange avec une école mexicaine. Mais sur place, j’ai été confrontée au tourisme de masse : hôtels construits au bord des plages, voire directement sur les plages, déchets partout…

Si l’impact environnemental de ce type de tourisme m’affectait, son impact social et sociétal m’a également posé question.

De fait, dans certains endroits, on parle en anglais par défaut du fait du flot de touristes américains – on en oublie l’espagnol, la langue du pays. Par ailleurs, les prix ne sont pas forcément affichés en pesos, la monnaie locale, mais plutôt en dollars. Face à cette myriade de constats, j’ai pris conscience que l’on était en train de dénaturer totalement la culture mexicaine, si riche, avec un peuple ouvert et offrant.

J’ai alors eu un déclic, une prise de conscience globale : ce type de tourisme n’était pas celui dans lequel je souhaitais travailler. Et cette vie professionnelle qui s’annonçait ne s’avérait pas en parfaite cohérence avec mes valeurs… J’ai donc réorienté mes études : mes nouveaux sujets ont été le management et la RSE, domaines dans lesquels je travaille depuis.

La RSE : kesako ?

La responsabilité sociétale des entreprise (RSE) est définie par la commission européenne comme l’intégration volontaire par les entreprises des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. En d’autres termes, la RSE est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. C’est une façon d’inciter les entreprises à tenir compte de leur impact environnemental.

Et cet notion d’environnement est entendu de façon systémique : tant écologique – biodiversité, nature, etc. – qu’humain – collaborateurs, clients, prestataires, fournisseurs, habitants du territoire, etc.

RSE dans l’entreprise : une démarche simple et bénéfique

La mise en place d’une démarche RSE est simple et a de nombreux effets positifs : elle contribue à résoudre les problématiques socio-environnementales auxquelles font face les entreprises ; elle attire de nouveaux collaborateurs qui partagent les mêmes valeurs et participe à les fidéliser ; elle peut également booster la performance des collaborateurs, grâce à un environnement sain et cohérent.

Les 7 thèmes de la RSE, à prioriser

La méthode  d’installation de la RSE au sein d’une entreprise se déroule en plusieurs étapes. L’une des premières est bien évidemment la réalisation du diagnostic de l’existant : que fait déjà l’entreprise en matière de RSE ? De là, pour savoir comment progresser, on a besoin de deux choses : comprendre qui sont les parties prenantes impactées ou impliquées via son activité et les enjeux RSE, ou dit autrement les sujets prioritaires pour l’entreprise. 

De fait, la RSE comprend 7 thèmes majeurs :

  • La gouvernance,
  • Les droits de l’Homme / de la personne,
  • Les relations et conditions de travail,
  • L’environnement,
  • La loyauté des pratiques,
  • Les questions relatives aux consommateurs,
  • Les communautés et le déploiement local.

Ces thèmes sont eux-mêmes divisés en 35 sous-thèmes qui seront à prioriser en fonction du secteur d’activité, de la taille et des objectifs de l’entreprise. Une fois les thèmes choisis, un plan d’action est conçu et des activités spécifiques sont mises en place.

Au sujet du plan d’action, pour qu’il puisse vivre et être accepté, il va être nécessaire d’impliquer une grosse majorité des collaborateurs de l’entreprise. Pour ce faire, il est possible de leur proposer des ateliers de
sensibilisation à la RSE ou bien des ateliers plus thématiques – numérique responsable, achats responsables,
éco gestes…

La dernière étape sera de communiquer, valoriser et à faire vivre ces engagements, tant en interne qu’en externe.

RSE : tant pour les multinationales que pour les TPE

Il est possible de se lancer dans une démarche RSE quelque soit la taille de son entreprise, les bénéfices sont bien évidemment les mêmes et les coûts, adaptés ; le ticket d’entrée pour une TPE sera, par exemple, de 3 000 €. Cette somme suffira pour faire un diagnostic de l’existant, suivre une formation, organiser des ateliers de travail et établir un plan d’action.

Pour une PME, la fourchette tourne autour de 5000 à 8000 €.

RSE : redonner du sens au travail

On ne peut pas être insensible à l’état de notre planète ou de nos conditions de travail ; c’est forcément un sujet qui fédère, qui crée du lien en interne. Par ailleurs, quand on a des valeurs personnelles et que l’on peut les appliquer en entreprise, ça offre de la cohérence et donc probablement aussi de la joie et du bonheur au travail.

Je crois qu’aujourd’hui, beaucoup de personnes sont en crise de sens. Elles veulent se sentir utiles. Et pour ça, on n’a peut être pas l’obligation de se reconvertir, mais peut-être juste de chercher à appliquer bon sens, bienveillance et respect dans son quotidien professionnel. Et au fond, c’est juste ça, la mise en place d’une démarche RSE, simplement remettre respect, bon sens et bienveillance au quotidien dans ses interactions avec les différentes personnes de son environnement professionnel.”


Connaissez-vous la médiation ? Il s’agit d’un processus de réconciliation, hors du palais de justice. Retrouvez l’article de Franck Spriet ici.

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