Le bonheur commence dans l’amitié

12 Mai, 2017 | Non classé

Pour trouver le bonheur, divers éléments s’offrent à nous. Dans le texte de Cyrille Krebs, responsable de l’alvéole Éducation, l’amitié et le véritable amour permettent à un individu de s’épanouir. Deux éléments qui diffèrent mais amènent invariablement au bonheur personnel.

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La force « vitale » que donne le désir d’un bonheur vrai nous donne un élan. L’intelligence apporte la « lumière » sur ce que nous désirons profondément et qui est un bien. Et la volonté y consent et emporte avec elle tout le dynamisme de l’amour en vue de sa fin. Il y a une unité et une harmonie entre la connaissance, fruit véridique de l’intelligence, et l’amour véritable vers lequel peut nous porter la volonté. L’homme engagé dans l’existence peut découvrir lui-même par l’exercice de son intelligence et à partir de son expérience ce pourquoi il est et vit et ce qui pourra donner un sens profond à sa vie. Si le bonheur apparaît « coextensif » à la contemplation, selon le mot d’Aristote, c’est parce que tout amour présuppose une connaissance de l’objet aimé. L’objet adéquat et proportionné, c’est une personne [1]. Le bonheur commence dans l’amitié. « L’amitié est en effet une certaine vertu, ou ne va pas sans vertu. Elle est ce qu’il y a de plus nécessaire pour vivre ». [2] Dans l’expérience de l’amitié, nous sommes face à une personne que nous aimons et qui nous aime. [3] Ce que nous aimons dans l’autre, c’est ce qui est le plus admirable, le meilleur et le plus grand en lui et qui à travers toutes les dimensions de la personne, sa sensibilité, son affectivité, se découvre pleinement et s’ordonne à sa dimension spirituelle. Dans le véritable amour, la dimension sensible et affective est harmonisée par le don de soi qui exprime pleinement la dimension spirituelle. Je deviens un bien spirituel pour l’autre et l’autre devient un bien spirituel pour moi. Nous sommes loin de la passion qui est possession de l’autre pour ce qu’il nous apporte de jouissance sensible recherchée pour elle-même. Si je me fie au sentiment, je m’engage sur quelque chose de changeant et je risque de passer d’une chose à l’autre. Le désir d’aimer est rapide et l’amour est lent, disait Aristote. L’amour appelle à poursuivre l’élan de notre désir naturel, sensible et passionnel au-delà de l’émotion, de la passion qui ramène à soi. Il appelle à se laisser toucher et émouvoir par l’autre en tant qu’autre comme un bien en lui-même, une fin qui ordonne ma vie et non pas comme un simple prolongement de mon appétit sensible. Ce qui commande mon agir, c’est le bien objectif de la personne et cet agir rend présent en moi le bonheur. Ce que j’aime c’est toi, ta personne avant tout et j’aime aussi ce que je reçois de toi. L’amour spirituel s’accomplit s’il est reçu par un autre et devient réciproque.

[1] « Quant à la fin ultime, elle-même, il convient de préciser qu’elle ne peut pas être atteinte par la seule force de la raison. Selon la foi chrétienne, la pleine connaissance, non seulement de la fin ultime de la vie humaine, mais encore de son état existentiel concret, est donnée seulement par la révélation ; elle est hors de la portée de la raison humaine livrée à ses seules ressources naturelles ». Louis Chamming’s, opuscule déjà cité.

[2] Aristote, Ethi. Nico. 1155 a – 1

[3] « Quand un homme a l’obscure intuition de la subjectivité, la réalité dont l’expérience envahit alors sa conscience est celle d’une totalité secrète qui se contient elle-même et son jaillissement, qui surabonde en connaissance et en amour, et qui n’atteint que par l’amour à son suprême niveau d’existence, – l’existence comme se donnant ». Jacques Maritain, le court traité, Flammarion, p 135.

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