Les villes, la nuit, sont saturées de lumières artificielles, pour d’excellentes raisons officielles, telle que la sécurité des citadins. On réalise toutefois, à l’usage, que cette source de lumière artificielle, qui élimine toute obscurité totale, a des effets négatifs sur la santé humaine et les êtres vivants en général. Et si on retrouvait quelques nuits d’étoiles en ville ?
« L’introduction de la lumière artificielle représente le changement le plus radical
que les êtres humains ont fait à leur environnement »
Christopher Kyba, chercheur en géophysique (Centre GFZ, Potsdam, Allemagne)
Ce qu’on appelle pollution lumineuse
L’expression pollution lumineuse est apparue dans les années 1980. Elle désigne la présence anormale ou gênante de lumière la nuit et les conséquences de l’éclairage artificiel sur la faune, la flore, les écosystèmes ainsi que ses effets sur la santé humaine.
La Commission royale anglaise sur la pollution environnementale inclut à cette définition des sous-phénomènes et nuisances diurnes : la sur-illumination (puissance lumineuse excessive), l’éblouissement (trop forte intensité) et l’éclairage non désiré ou intrusif.
Samuel Challéat, chercheur en géographie environnementale, révèle en octobre 2019 au micro de France Inter : « Aujourd’hui, la Voie lactée n’est plus visible pour plus d’un tiers de l’humanité. 83 % de la population mondiale vit sous un ciel entaché de pollution lumineuse »
Les impacts sur les êtres vivants
Tous les êtres vivants ont des rythmes biologiques basés sur le photopériodisme (succession de périodes de lumière ou de clarté et de périodes obscures). Maintenir ce rythme est vital pour la plupart d’entre eux : c’est un repère dans le temps et les saisons. Par exemple, quand les nuits sont plus longues que les journées, c’est une période d’hibernation pour la marmotte, de migration pour les oies, etc.
La lumière étant le plus puissant des synchronisateurs de l’horloge biologique, une exposition inappropriée à la lumière (insuffisance d’exposition diurne et/ou exposition nocturne) peut modifier l’organisation temporelle de l’ensemble des phénomènes physiologiques, contribuant à une désynchronisation interne. Par exemple, des mammifères rencontrent des difficultés à s’alimenter car ils associent lumière à prédateurs, à l’image de la souris de sable qui vit la nuit mais sur des littéraux de plus en plus éclairés. Autre exemple : 38 % des chauves-souris ont disparu, ce qui est largement attribué à la pollution lumineuse qui a doublé en 25 ans.
L’opération Le jour de la nuit, coordonnée par l’association Agir pour l’Environnement, s’applique à sensibiliser à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et du ciel étoilé. Au programme : balades nocturnes ; observations des étoiles ; sorties nature et extinctions des lumières !
Cette opération convie les communes de France à éteindre une partie de l’éclairage public dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 octobre. Pour cette dixième édition, Rennes va éteindre une trentaine de monuments, de places et de rue. C’est une action symbolique, la loi oblige déjà l’extinction des lumières éclairant le patrimoine à 1 h du matin. Ce sera cette fois-ci dès la tombée de la nuit. Rennes s’est cependant engagée à réduire ses consommations d’énergie de 20 %, dont celle de l’éclairage public, pour concilier économies d’énergie et protection de la biodiversité.
Une belle opportunité, pour les citadins, de redécouvrir les bienfaits des nuits étoilées, un magnifique bien commun de l’humanité !
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