La fille du désert : une vie avec Isabelle Eberhardt, paru en septembre 2024 aux Presses de la Cité, est un portrait vibrant et intime d’Isabelle Eberhardt (1877‑1904), écrivaine, reporter et aventurière qui quitta la Suisse pour se fondre dans le Sahara algérien. Blanche de Richemont retrace ce destin parfaitement original et inspirant.
La fille du désert : l’histoire
En 1900, Isabelle Eberhardt, jeune femme suisse d’une vingtaine d’années, décide de partir seule dans le désert algérien, vêtue en homme sous le nom de Si Mahmoud Saadi.
Habillée en homme, elle passe ainsi inaperçue et se fond dans la vie nomade. Reporter de guerre, journaliste, initiée au soufisme, assoiffée d’absolu, elle trouble tous ceux qui croisent son chemin.
Ce texte est à la fois biographie et méditation, où Blanche de Richemont, guidée par son propre lien au désert, tisse un récit entre deux quêtes de liberté et d’absolu : celle d’Isabelle, et la sienne en tant que philosophe et voyageuse.
La fille du désert : notre avis
On a beaucoup aimé cette lecture qui emmène en voyage ! Blanche de Richemont excelle à rendre compte non seulement des faits biographiques, mais surtout de l’âme d’Isabelle : son audace, sa fragilité, son rayonnement. Le style mêle lyrisme et finesse philosophique : on ressent le souffle du désert et l’appel à vivre en vérité, loin du conformisme proposé par la société.
La fille du désert : à propos d’Isabelle Eberhardt
Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt naît le 17 février 1877 à Genève (père inconnu). Polyglotte, élevée par un précepteur russe et proche des milieux anarchistes, elle publie jeune sous pseudonyme masculin (Nicolas Podolinsky) et adopte souvent l’apparence masculine pour circuler librement.
En 1897‑1904, elle vit en Algérie, se convertit à l’islam et devient reporter : elle collabore avec l’Akhebar et La Dépêche algérienne, parcourt le Sahara et écrit ses impressions. Expulsée en 1901, elle revient dès 1902 et épouse Slimane Ehnni le 17 octobre 1901, devenant française.
Elle meurt tragiquement le 21 octobre 1904 à Aïn Séfra, lors d’une inondation qui détruit la maison qu’elle venait de réintégrer avec son mari, à l’âge de 27 ans. Ses carnets, récits et journaliers seront publiés à titre posthume, constituant une œuvre marquante du Sahara et du Maghreb colonial.
La fille du désert : un extrait
“Qui suis-je ? Ces quelques mots sont au cœur de tout chemin initiatique. Ils révèlent que l’on ne peut s’enfermer dans aucune définition, que nous sommes un mystère à chaque instant, un jaillissement de possibles. Raison pour laquelle les êtres évolués ne sont jamais prévisibles. Ils sont l’écho de cet infini qu’ils portent en eux. C’est cela qui me bouleverse chez Isabelle et qui est la marque des grands vivants : elle me surprend toujours. Il n’y a chez elle aucun dogme, aucune norme établie. Alors même pour se marier, elle se réinvente et fait valser les voiles et les fleurs d’oranger. Aucune provocation chez elle, seulement la fidélité à sa vision de la liberté.”
À propos de Blanche de Richemont
Blanche de Richemont, née à Paris en 1978, philosophe diplômée (DEA à la Sorbonne sur le sublime inspiré par le désert), est auteure, conférencière et voyageuse. Elle a sillonné notamment le Sahara (Tunisie, Algérie, Libye, Mali) avant de publier Éloge du désert (2004), puis Éloge du désir (2007), récit inspiré d’une caravane de sel au Mali et d’expériences vécues dans les sables.
Elle a ensuite écrit romans et essais : Pourquoi pas le silence (2008), Les Passions interdites (2009), Harmonie (2011), Manifeste vagabond (2012), Le souffle du Maître (2015) récompensé par le prix ALEF, Petit dictionnaire de la Joie (2017), Le sourire de l’aube (2020), Amours inconditionnelles (2021), Allez courage ! Petit traité de l’ardeur (2023).
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