Altruwe est un réseau social qui a pour objectif de rassembler le plus grand nombre de contenus positifs, inspirants, éclairants, qui donnent envie d’agir, et d’en permettre le partage sur les réseaux sociaux traditionnels. Jérémie Mani, cofondateur d’Altruwe, nous en dit plus.
À propos de Jérémie Mani
Jérémie Mani, 46 ans, Français habitant à Montréal depuis 2 ans, est spécialiste de la modération sur internet. Il a été pendant 10 ans CEO de Netino, une entreprise qui observe et analyse les réseaux sociaux. Il travaille aujourd’hui pour Webhelp et, en parallèle, a fondé avec Yves Delnatte, Altruwe, ce réseau social qui veut viraliser bienveillance et altruisme et qui prend la forme d’un site web et d’une application mobile.
De la modération des réseaux sociaux…
Jérémie Mani, cofondateur d’Altruwe : “Étant professionnellement dans le numérique, j’ai vu, vers 2008 en France, la vague des réseaux sociaux arriver. En tant qu’entrepreneur, j’avais un intérêt évident à surfer dessus.
Jean-Marc Royer, le fondateur de Netino, entreprise que j’ai rachetée, était persuadé qu’avec l’explosion des réseaux sociaux, il allait y avoir une forte demande de modérations de contenus. Allait devenir nécessaire d’être en mesure de visionner les propos des internautes pour, le cas échéant, retirer les propos racistes, agressifs, diffamatoires, haineux… Bref, tout ce qu’une marque ou un média ne souhaite pas voir accolé à son compte en ligne.
Nous nous sommes donc spécialisés dans la modération professionnelle. Entre 2010 et 2019, je suis donc devenu témoin et acteur de cet écosystème de la modération sur les réseaux sociaux, avec un bon aperçu des conversations qui ont pu avoir lieu dans l’univers du web 2.0 francophone.
Ma conviction est que la modération est l’inverse de la censure. C’est un accélérateur de liberté d’expression et de débat ouvert. Lorsque vous êtes sur un forum, si votre opinion – que vous essayez d’argumenter – est minoritaire et qu’en retour, vous ne recevez qu’insultes et moqueries, votre opinion va disparaître de la conversation car vous allez tout simplement partir pour ne pas subir cela plus longtemps. On ne retrouve alors qu’une pensée dominante, unique. La modération permet à toutes les opinions de s’exprimer et à une pensée constructive de naître.
… à la création d’un réseau social qui prône l’altruisme
Quand un modérateur professionnel est invité sur un média pour expliquer son métier, il est souvent poussé à dire du mal des réseaux sociaux. De fait, les addictions liées aux réseaux sociaux sont une partie très visible de l’iceberg.
J’avais néanmoins une frustration : celle de constater qu’il existait en ligne énormément de choses positives, mais que ce n’était pas celles qui étaient mises en avant.
Ainsi, en revendant Netino, j’ai eu l’idée de monter quelque chose de positif autour des réseaux sociaux, de façon bénévole. Mon moteur était de voir comment mettre en avant les contenus positifs, inspirants, qui élèvent l’âme et donnent envie d’agir pour un monde meilleur. Assurer une sorte de discrimination positive, en somme. Pourquoi est-ce si important qu’ils soient largement partagés ? Car, par mimétisme social, plus on est confronté à ce type de récit positif, plus on a envie d’agir soi-même. Il faut enclencher la mécanique !
Naissance d’Altruwe
Altruwe a une origine aux multiples racines.
Il y a la lecture du plaidoyer pour l’altruisme de Matthieu Ricard, qui m’a beaucoup touché. J’étais alors plutôt éloigné de ces sujets, dans un moment de ma vie j’étais relativement à l’abri financièrement (je venais de revendre mon entreprise) et plein d’énergie. Et en même temps, comme beaucoup d’entre nous, je me sentais de plus en plus concerné par la planète et l’avenir de l’humanité.
Créer Altruwe, c’était ma façon de contribuer à un monde meilleur, de prendre la théorie lue dans ce livre et d’essayer de l’appliquer, avec mes compétences d’entrepreneur, dans l’univers des réseaux sociaux.
En m’entourant, bien sûr, de personnes qui portent une vision similaire. J’ai rencontré à ce moment-là Yves Delnatte, l’autre co-fondateur. Ensemble, nous avons mélangé tous ces ingrédients – réseau social, bienveillance, viralité, altruisme – lucides quant au côté utopique de notre affaire. Mais ça a du sens pour nous, c’est le chemin qui nous intéresse et nous voulons rassembler le plus grand nombre de personnes motivées par ses sujets.
D’ailleurs, le plus compliqué n’est pas de créer techniquement une application, mais de faire vivre un réseau humain, en faisant connaître la démarche et motivant ses personnes à y contribuer et s’y impliquer.
L’altruisme est le plus petit dénominateur commun à toutes les personnes qui s’engagent et s’ouvrent au monde et aux autres : tenir compte de la génération d’après, laisser la planète dans un état habitable… Ce qui devrait être la base de toute vie humaine !
Comment ça marche ?
Altruwe est accessible via une application mobile à télécharger gratuitement ou directement derrière un navigateur Internet.
Les informations qui y sont postées par les membres de la communauté sont intéressantes et positives : articles, podcasts, vidéos, qui promeuvent actualités qui font chaud au cœur, actions généreuses d’artistes, réflexions inspirantes…
Il y a évidemment une logique de modération : les membres plus anciens pour poster ou non en ligne la suggestion proposée.
Notre objectif est que les gens se disent : ce contenu-là est incroyable, cette personne a fait une action merveilleuse, etc. et cela mérite d’être applaudi, partagé et su ; que le plus grand nombre en soit réconforté et inspiré : et moi, que puis-je faire pour agir à ma hauteur ?
Altruwe, aujourd’hui
Nous nous sommes lancés début Décembre 2021. Nous nous sommes donnés 1000 jours pour rassembler le plus grand nombre de personnes et de contenus positifs et pour faire s’engager les personnes à agir pour un monde plus humain, car c’est cela notre objectif.
À partir de janvier 2022, nous avons eu une forte accélération en termes de notoriété? Nous avons eu la chance de bénéficier de beaucoup d’interviews sur de nombreux médias. Beaucoup de curieux sont venus sur Altruwe et nous avons pris le temps et l’énergie de répondre à presque tout le monde, d’envoyer un mail personnalisé à chacun. Nous avons eu près d’un millier de réponses et cela nous a permis de bien comprendre les attentes des uns et des autres.
La première décision que nous avons prise, plutôt risquée, a été de tout arrêter. C’était en février. De fait, nous nous sommes rendus compte qu’avec toutes les idées offertes par les nouveaux participants d’Altruwe, nous avions la prochaine version de l’application. Il fallait la lancer le plus vite possible, avec des fonctionnalités du type tchats, possibilité de commenter les articles, etc.
Aujourd’hui, il y a plus de 10 000 personnes aux profils variés qui interagissent avec Altruwe. Principalement des 20/30 ans, d’ailleurs.
Et puis, nous sommes très fiers d’avoir des soutiens comme Matthieu Ricard, Laurent Gounelle, Thierry Marx… : ça aide à établir notre crédibilité !
Prochaine étape : une grosse opération d’influence marketing pour juin.
Un dernier message ?
Prenez 1 minute pour découvrir Altruwe et faites-vous une idée personnelle. Si cela vous a plu, parlez-en autour de vous ! C’est un projet sans but lucratif. Notre seule chance de viraliser l’altruisme, c’est le bouche à oreille !”