Le 18 avril 1973 paraissait le premier numéro d’un nouveau quotidien, Libération, issu de mai 68, avec l’ambition de « renverser le monde de la presse quotidienne » et d’être « comme une embuscade dans la jungle de l’information ». Le premier numéro est composé de quatre pages seulement, et lance une souscription pour le financement libre du journal.
Quarante ans plus tard, la société occidentale s’est transformée en profondeur. On parle de rupture, d’un changement de civilisation, que la crise actuelle que nous traversons (économique, sociale, politique, sociétale, internationale) révèle encore davantage.
LES DIFFICULTES DE LA PRESSE
Un vent de libération s’est levé en 2013, qui bouscule un système établi pour en ériger un autre. Une libération d’un autre ordre, car l’idéal, souvent sincère, porté par une génération en quête d’un souffle nouveau, a perdu de ses illusions. Le développement humain, si essentiel au regard de l’écologie humaine, ne se heurte-t-il pas aujourd’hui au triomphe de l’individualisme, au règne de l’argent et de l’hédonisme, érigés en valeurs et mesures de toute chose ? L’extraordinaire progrès technique et scientifique ne peut-il pas se révéler parfois déshumanisant? Le laisser-faire est-il toujours libérateur ?
Dans sa longue histoire, la société humaine a déjà connu des bouleversements. A chacun de ces moments-clés, pour peser sur les choix, il a fallu débattre, faire des propositions, et se faire entendre. En France, le succès inédit des rassemblements autour d’un choix de société a révélé au grand jour les visages et les aspirations d’hommes et de femmes qui ne se reconnaissent pas ou plus, dans les idéologies dominantes. Il a surtout montré une jeunesse volontaire, positive, désireuse de reprendre l’avenir de l’homme en main et de construire une société sur des fondations solides.
Car aujourd’hui, paradoxalement, c’est l’homme et l’avenir de l’humanité qui ont besoin d’une agence de presse, et d’un nouveau média, libre et indépendant. A une époque où les mêmes dépêches tournent en boucle sur les sites des principaux médias, où l’accumulation des faits sur internet prime souvent sur la prise de recul et le temps de l’analyse, des citoyens responsables et engagés dans leurs communautés aspirent à lire autre chose, à comprendre ce qui se passe, à se réapproprier leur humanité et à en prendre soin. Tout simplement.
A l’heure où le progrès technique pose des questions inédites et engageantes pour l’homme et les générations suivantes, la liberté dont nous bénéficions interroge notre discernement. Notre société a besoin d’informations fiables, d’explications, de repères, de débats d’idées constructifs, pour être à même de comprendre, de décider et d’agir. La presse écrite, qui a une mission si essentielle d’information et d’éducation, est en proie aux pires difficultés. Sur le web, d’un côté la consultation d’information explose depuis vingt ans, et de l’autre les lecteurs sont devenus très volatiles. Ils vont et viennent d’un site à un autre, « consomment » de l’information ou sont à la recherche de l’introuvable. L’adhésion, synonyme d’engagement, de confiance, se fait plus rare. Et les titres, pressés de trouver des sources de revenus, n’ont d’autres choix à court terme que de se jeter dans les bras des annonceurs et de se livrer à une course à l’audience stérile, dont on peut penser que peu de titres tireront un profit durable.
REVENIR A L’ESSENTIEL
Pourtant, les médias sont un fondement de notre démocratie, ce « quatrième pouvoir » que décrivait Alexis de Tocqueville. Ils sont appelés à rendre compte avec exactitude des événements et à donner des clés de discernement. Car au-delà des faits, ils représentent également des opinions, plurielles, qui reflètent et influencent à la fois la société, ses valeurs, et même la conception qu’ont les hommes de la vie, de la « réussite », du bonheur. Pour beaucoup, la réalité du monde est celle que les médias rapportent comme telle dans leurs articles. Ils ont donc, aujourd’hui comme hier, à la fois le potentiel et la responsabilité, immense, d’être au service du développement humain et du bien commun.
Alors, n’est-il pas venu le temps de lancer un média, neuf, libre, indépendant et pérenne, porté par les valeurs de l’écologie humaine ? Une utopie alors que tant de titres se battent pour survivre, se désoleront peut-être les plus fatalistes. Et si l’impossible méritait d’être tenté ? Et si, portée par l’envie de voir surgir une autre vision des mutations de notre société, encouragée par l’extraordinaire mobilisation de ces derniers mois, une équipe avait l’envie de tenter une nouvelle aventure collective, de mettre sa passion, ses talents, son enthousiasme, et toutes ses forces, à la construction d’un nouvel instrument au service de l’homme ?
« Ce nouveau média ne serait pas celui d’un parti, d’un syndicat ou d’une religion. Il serait d’abord celui de ses lecteurs, hommes et femmes qui participent à la vie de leurs communautés »
Imaginons… Ce nouveau média ne serait pas celui d’un parti, d’un syndicat ou d’une religion. Il serait d’abord celui de ses lecteurs, hommes et femmes qui participent à la vie de leurs communautés, avec l’exigence de transparence que cela suppose. Il reviendrait à l’essentiel : à l’homme, à son humanité. Il serait porteur de sens, de discernement. Né d’une forme inédite de résistance, il s’attacherait à libérer la parole et la pensée, et résisterait au relativisme généralisé. Il prendrait le temps de la réflexion, de la hiérarchisation, sans se contenter de l’éphémère. Journal et site d’information, d’opinion et de liaison, il s’adresserait au grand public. Accessible, il s’efforcerait de faire un effort de pédagogie sur des sujets souvent complexes ; généraliste, parce que traitant de l’homme sous tous ses aspects (politique, économique, social, culturel, intellectuel, spirituel, …) ; quotidien, à l’image du rythme de l’activité humaine. Portant un autre regard sur l’homme et le monde, il veillerait à ne pas rabâcher les mêmes dépêches. Professionnel, il s’appuierait sur une équipe de journalistes expérimentés, portés par les valeurs de la profession et motivés par le projet. Ouvert au débat, il ferait appel à des chercheurs de sens, des experts, des contributeurs qualifiés. Proche des préoccupations de ses lecteurs, il réunirait un réseau de correspondants partout en France et dans le monde, animés et réunis grâce à la puissance des réseaux sociaux.
40 ans après Libération, non pas un nouveau rêve, mais une nouvelle espérance, pour un avenir meilleur ?
Appel aux volontaires.
Bonjour,
Ma question porte sur le pouvoir des médias. On se rend bien compte que les principaux médias dans le monde sont dirigés par de grands industriels, en lien très fort avec les instances gouvernementales locales, et tous décident de l’information à diffuser et de la manière de le faire afin de faire pression sur les masses et de les influencer sur leurs choix (comme le vote par exemple).
Comment rendre ce pouvoir aux hommes? C’est à dire comment rendre un média suffisamment libre et indépendant pour que chaque lecteur puisse se construire une opinion sur un sujet, avec ses propres valeurs, sans se laisser influencer par l’opinion d’un journaliste?
Et qu’entendez-vous par un journaliste “porté par les valeurs de la profession”?
Et pensez-vous que les lecteurs soient intéressés par un tel projet quand on voit le nombre grandissant de journaux d’information de faits divers et l’intérêt toujours grand pour la télé-réalité ? Ou comment présenter votre média pour le rendre « séduisant » ?
Je vous remercie pour vos réponses, en complément de votre très bel article.
Bien à vous,
Guillaume
Bonjour,
Selon moi ce média aux airs utopistes (vu l’état actuel de notre société) serait, je pense, une des meilleure chose qui pourrait arriver puisque comme vous dîtes nous trouvons aujourd’hui et de plus en plus “une jeunesse volontaire, positive, désireuse de reprendre l’avenir de l’homme en main et de construire une société sur des fondations solides.” Et qui en a assez de tous ces blabla et s’il virevoltent d’un média à un autre c’est parce qu’ils ne savent pas comment se positionner face à ces fortes influences dû à ce qu’ils lisent ou regardent!
bauwens bonjour, pour répondre à une de vos question (toujours selon mon opinion) : Et pensez-vous que les lecteurs soient intéressés par un tel projet quand on voit le nombre grandissant de journaux d’information de faits divers et l’intérêt toujours grand pour la télé-réalité ?
Certes une grande partie de la population est entretenue mentalement par ces virus de la télé, et bien je pense que c’est à des personnes réveillé et qui sont conscient des besoins réels de l’homme et surtout de la Terre (revenir à l’essentiel et non pas en vouloir toujours plus) de s’investir à délicatement réveillez les autres (délicatement pour ne pas être assimilé a un fou) et progressivement les amené à s’intéresser à des média ludique et avec une informations ” au service du développement humain et du bien commun.”
Voilà tout comme ce média j’ai des airs utopistes mais plus ça va et plus je crois à cette utopie.
J’espère que ce média verra vite le jour et ce sera avec tout mon soutien.
ho je suis désolé pour les fautes d’orthographes c’est inadmissible! Hihihihi