Café dans la rame, ravissement dans l’âme

26 Juin, 2018 | Form'action Cap 360

“Métro, boulot, dodo” ? Pas cette fois ! En ce jour de juin 2018, l’une des équipes parisiennes du Cap 360° a surpris la routine des voyageurs de la ligne 1. Dès l’aube, à l’heure où s’éveillent les écrans, elle a distribué dans les rames du café chaud, gratuit, accompagné d’une phrase imprimée et d’un sourire. Retour d’expérience sur un moment joyeux et humanisant.

LE CONTEXTE

Était proposé aux participants de la form’action Cap 360° la réalisation d’une action collective visant plusieurs objectifs : lutter contre l’isolement, agir à proximité avec pertinence et délicatesse, travailler à pacifier et apaiser les relations entre les personnes et les communautés, construire une action par des rencontres permettant de découvrir les personnes et inscrire l’action réalisée ensemble dans un bien commun, harmonisant le bien de chacun et le bien de tous.

Après un bref brainstorming, l’équipe parisienne de Mathilde s’est rapidement décidée à agir dans un lieu très fréquenté par les habitants d’Île de France : le métro parisien. Pourquoi ? Parce que c’est un lieu où les usagers sont confrontés à l’isolement, à l’indifférence, à la robotisation (tout le monde a le nez dans son smartphone) et parfois même à l’agressivité et à la violence. Bref, un terrain de jeu idéal pour atteindre les objectifs fixés par le CEH !

RENCONTRER DES MÉDIATEURS

Afin d’affiner son projet et d’agir de façon pertinente, l’équipe a commencé par rencontrer quelques médiateurs.

Rencontre des agents de la SNCF et de la RATP :  grande surprise de découvrir qu’ils ne peuvent répondre à aucune question sans l’autorisation de leur hiérarchie. Même leur quotidien en tant qu’agent n’est pas révélable… Seules infos obtenues : de plus en plus de guichets humains vont être remplacés par des machines + pour mener une action ou une animation dans le métro ou en gare, il est nécessaire de montrer patte blanche en remplissant des formulaires. Bref, rien n’est simple. Et la déshumanisation a des boulevards pour agir.

Le cœur alourdi par ces constats, l’équipe fait une dernière rencontre : Mohammed, animateur agent mobile. Et là (ouf !), l’enthousiasme est sans faille ! Mohammed déclare qu’il est fier et heureux de son métier car il est en contact permanent avec les usagers. Il confie que la RATP innove en permanence pour faciliter la vie et la sécurité des usagers. Et il conclue l’entretien en soulignant l’importance de changer les mentalités : et si nous commencions par nous regarder et nous sourire en début de journée ? L’humanisation est dans les mains de chacun de nous !

L’équipe a ensuite rencontré l’association les Ptits Cafés du Métro, fondée par des étudiants qui se sont rencontrés… dans le métro. Après avoir échangé sympathiquement, l’un d’eux remarque qu’il ne manque qu’un café pour parfaire cette rencontre. Dès le lendemain, le petit groupe commence à distribuer du café dans le métro dans le seul but de propager bonheur et bonne humeur. Joyeuse rencontre qui guide l’équipe du Courant dans l’attitude idoine à adopter. La motivation flambe !

LE JOUR J : OSER SE LANCER !

Au fond, le plus dur, c’est le réveil : l’équipe est sur le quai de la ligne 1, à la station Champs Élysées Clémenceau, dès 7h30. Munie de trois thermos de café et de courtes phrases philosophiques, poétiques, humoristiques, les 5 courageux de l’équipe sont prêts à affronter l’inconnu…

Pourquoi la ligne 1 ? Pour des raisons logistiques. C’est une ligne ouverte : changer de wagons et de directions est facile. Les populations sont très diverses selon la direction du métro : vers Vincennes, il y a davantage de travailleurs de nuit et de personnes d’origine étrangère ; vers la Défense, on trouve beaucoup de cadres dynamiques. Le choix de cette ligne est donc évident pour l’équipe.

Une fois dans la rame, comment faire ? Telle est la question ! Pour se lancer dans l’action, rien de tel qu’un mot simple et accessible. On compte jusqu’à trois et hop ! L’équipe, souriante, dit bonjour le plus fort possible. À partir de là, l’équipe est lancée : “Souhaitez-vous un café ? Une phrase ? Non, non, gardez votre argent, c’est gratuit !”

Mathilde raconte : « la méfiance a très vite laissé place à la détente et aux sourires. Rapidement, grâce à cette surprise caféinée, les personnes ont osé sortir de leur isolement et se sont mises à discuter entre elles. Rien de compliqué, juste leur destination finale ou la phrase qu’ils viennent de piocher. »

Cette action interpelle positivement les usagers du métro ce matin-là : commentaires bienveillants et encouragements à renouveler l’opération fusent !

Le mot de la fin est pour Mathilde, qui témoigne de ce que cette action lui a enseigné : “C’est fou : des attentions, si modestes soient-elles, peuvent réhumaniser le quotidien !”

 

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