Délicieuses plantes sauvages : le chénopode blanc

3 Oct, 2022 | NATURE & ENVIRONNEMENT

Fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Elle y découvre notamment les plantes sauvages qui y élisent domicile. Ci-dessous, quelques conseils à ce sujet !

Caroline Martin : “Quand vous faites un jardin bio, en permaculture et un peu sauvage, il y a toujours quelques
« mauvaises herbes » qui vont venir s’installer chez vous. La première chose à faire n’est pas d’arracher tout ce que l’on n’a pas semé ou planté soi-même mais de se renseigner sur ce que l’on a en face de soi.

Partons du postulat qu’il n’y a pas de “mauvaises herbes” mais simplement des adventices qui sont moins intéressantes que d’autres pour les humains.

Point particulièrement intéressant : certaines herbes sauvages sont parfaitement mangeables. Ce qui compte c’est évidemment d’être sûr de les connaître avant de s’aventurer à les goûter. Comme pour les champignons, en cas de doute, on n’en mange pas ; certaines plantes sont très dangereuses, voire mortelles.

Quand des faux épinards foisonnent au jardin

En creusant la question, j’ai découvert (avec plaisir) dans mon jardin des chénopodes blancs (chenopodium album). En langage courant, on appelle cela “faux épinard” ; c’est parfaitement délicieux ! Il ne faut pas en manger trop car ils contiennent beaucoup d’acide oxalique (à éviter en cas de calculs rénaux ou d’arthrite / rhumatismes). Quelques repas au printemps ou en automne, quand les pousses sont jeunes (quand elles se cassent facilement et qu’elles ne sont pas trop fibreuses) sont un vrai régal.

Nos agriculteurs ne les aiment pas du tout car ils sont très envahissants. Pourtant, dans d’autres pays comme en Inde, ils sont cultivés et ajoutés aux plats locaux.

Le chénopode blanc ne ressemble pas du tout aux épinards. J’ai donc été surprise quand on m’a révélé qu’ils avaient tant l’allure que l’arôme des épinards, une fois cuits.

Comment cuisiner le chénopode blanc ?

J’ai tout simplement pris les têtes de jeunes pousses et ai lavé comme de la salade les 4 ou 5 feuilles du haut de la plante.

Pour ma première tentative, je les ai faits cuire à la poêle avec un morceau de beurre et les ai consommés en accompagnement d’un autre plat, comme on peut le faire avec des épinards. À ce sujet, comme les épinards, les chénopodes réduisent beaucoup à la cuisson ! Alors que les chénopodes fondent dans la poêle, ils changent subitement de couleur – passant d’un vert grisâtre au vert foncé des épinards – et dégagent l’odeur bien connue de ces derniers. Et au goût, il est impossible de faire la différence, c’est bluffant.

Ils peuvent être mangés juste poêlés ou incorporés à une omelette, une quiche, un flan ou un curry.

Sachant que les épinards peuvent être difficiles à faire pousser, si vous avez des chénopodes, profitez-en ! Seul bémol, les chénopodes crus ne ressemblent en rien aux épinards.”


Découvrez les conseils de Caroline Martin pour récolter les graines de votre jardin.

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