Le mécénat d’entreprise, une valeur ajoutée sociale à développer

4 Sep, 2013 | DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, ECONOMIE

Mécénat« Il ne peut pas y avoir de progrès économique s’il n’y a pas de progrès humain » : cette phrase d’Antoine Riboud[1], antérieure à 1973, nous revient comme un boomerang en cette période de crises économiques, financières, et sans doute avant tout, éthiques.

Les interpellations, parfois vives, des ONG et de la société civile appellent les entreprises à agir d’une manière tout à la fois visionnaire, ample et pragmatique.

LE MECENAT, PROLONGEMENT D’UN ENGAGEMENT SOCIAL

Certes, l’engagement social des entreprises est encouragé par nombre de normes et recommandations étatiques. Certaines entreprises n’hésitent pas à ajouter ou intégrer à cet engagement social la pratique du mécénat. « La crise, loin de réduire l’importance de ces actions, les a au contraire légitimées et renforcées », selon le rapport d’activité et de responsabilité d’entreprise d’AXA.

«Le mécénat social n’est pas un moyen de se donner bonne conscience par une contribution financière, mais un prolongement naturel de l’activité et des valeurs de l’entreprise », Henri de Castries

La mise en place du mécénat procède d’une réflexion solide, empreinte des valeurs et de l’histoire de l’entreprise. Il s’inscrit dans une continuité ; son ancrage manifeste la volonté et la conviction personnelle des dirigeants qui s’y investissent. «Le mécénat social n’est pas un moyen de se donner bonne conscience par une contribution financière, mais un prolongement naturel de l’activité et des valeurs de l’entreprise », Henri de Castries[2].

Qu’apporte le mécénat aux associations ?

La réponse de Marie NOWAK[3], est claire : « Le mécénat nous apporte de l’argent, des compétences, de l’imagination et du souffle.»

QU’APPORTE LE MÉCÉNAT DE COMPÉTENCES AUX SALARIÉS DE L’ENTREPRISE ?

En ce qui concerne le salarié, le message est tout aussi clair « C’est une quête de sens qu’il recherche plus qu’un don de temps », comme le fait remarquer Brigitte DUAULT[4], qui ajoute : « le salarié peut ainsi faire bénéficier une association de ses compétences, s’en forger de nouvelles, et faire profiter son entreprise de ses acquis ». Le mécénat de compétences ou le soutien de l’entreprise aux projets des collaborateurs apportent d’abord une source de motivation grâce à la possibilité de faire valoir leurs compétences, ensuite un moyen de donner du sens au travail, enfin une reconnaissance par l’entreprise de la valeur de leur engagement.

QU’EST-CE QUE LES ENTREPRISES EN RETIRENT ?

Une légitime fierté de donner à leur métier un visage humain. Le mécénat apporte une dimension supplémentaire d’éthique, d’ouverture, de coopération, un ancrage territorial, ainsi qu’un outil identitaire porteurs des valeurs de l’entreprise et s’inscrivant dans son histoire.

Si l’image et la réputation sont affichées comme des atouts, les actions incarnent la volonté de ne pas en rester à une communication flamboyante, mais de traduire en actes les déclarations d’intentions.

Acte libre donc, le mécénat exprime la volonté de la société civile de prendre part à la mise en œuvre du bien commun et de l’intérêt général. Par là, il couvre un large champ d’activités : éducation, solidarité, handicap, culture, sport, défense de l’environnement, recherche… ou encore projets présentés par des salariés.

APPORTE-T-IL UNE VALEUR AJOUTÉE SOCIALE ?

La réponse s’apprécie à l’aune de la richesse de ce qu’il génère : innovation sociale, coopération, développement de relations, maillage social fécond avec les différents partenaires, notamment ceux du monde associatif.

Si les actions foisonnent, cette valeur ajoutée sociale comporte une exigence : celle de les accompagner pour s’assurer de la durabilité des engagements pour le plus grand bénéfice de tous.

« La réponse s’apprécie à l’aune de la richesse de ce qu’il génère : innovation sociale, coopération, développement de relations, maillage social fécond avec les différents partenaires, notamment ceux du monde associatif. »

Car, dans les relations sociales et comme l’exprime Benoît XVI dans Caritas in veritate : « le principe de gratuité et la logique du don comme expression de fraternité, doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique ; c’est une exigence de la raison économique elle-même. »



[1] Antoine RIBOUD –homme d’affaires français, fondateur de Danone-: en 1972 aux assises du CNPF

[2] Henri de CASTRIES : PDG d’AXA

[3] Marie NOWAK, Fondatrice et Présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE)

[4] Brigitte DUAULT : de France Bénévolat

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