Metavers #CoupDeCœurLecture

25 Juin, 2022 | ART & CULTURE, SCIENCES & TECHNOLOGIES

Ce mois-ci, nous vous proposons une œuvre originale venue tout droit du futur… et du Pays basque ! Il s’agit d’une sorte de dystopie sur la vie dans le Metavers écrit par Peio Cachenaut… Rapide et efficace. De quoi saisir l’importance de lever les yeux de ses écrans. Bonne lecture !

Metavers : l’histoire

XXème siècle. Bayonne. Pays basque. Comme à son habitude, Maya se trouve chez elle. À quoi bon sortir de toute façon ? Désormais, tout le monde travaille de chez soi et passe la journée derrière des casques de réalité virtuelle. Maya n’échappe pas à la règle. Elle vient d’ailleurs de terminer une “simulation” et se prélasse dans son appartement “tout technologique” quand soudain, une Guérilla Gnostique explose…

Metavers : l’avis de Virginia

Superbement écrit ! On est tout de suite embarqué dans l’univers futuriste de Maya, que l’on n’a pas de mal à se figurer : nous sommes tous des Maya en puissance.

Le récit raisonne de manière particulière quand on sait que nous sommes entrés dans l’ère du Métavers. Et pousse inéluctablement à s’interroger des effets de cet univers sur nos existences… Que pouvons-nous faire pour laisser l’humain au cœur de la technologie ?

Metavers : extrait

Maya se servit un grand verre de vin blanc. Il était certainement beaucoup trop tôt dans la matinée
pour ça, mais peu lui importait ; elle ne travaillait pas aujourd’hui, et ne sortirait probablement pas.
Elle marcha nonchalamment, son verre à la main, à travers l’immense appartement qu’elle occupait
dans un immeuble au bord de la Nive. Observant la ville depuis la grande baie vitrée bordant
l’appartement, elle se disait qu’il faisait décidément bon vivre à Bayonne en ce début de XXIIe siècle.
Elle fixa un moment le ciel, d’un bleu éclatant, presque aveuglant.
Elle mesurait la chance qui était la sienne : malgré un travail relativement mal rémunéré compte-tenu
de ses capacités et de son bagage, elle pouvait, comme tout un chacun, habiter un appartement cossu,
avec tout le confort ultra-moderne, jusqu’à son équipement V.R. dernier cri, sans lequel elle serait
probablement fort malheureuse. Les pouvoirs publics avaient beau alarmer la population sur les
dangers de la paupérisation, et invoquer, voire brandir comme une menace, l’existence d’une couche
de la population privée de tous les privilèges qui étaient l’apanage du reste de la population, Maya n’y
croyait guère. Elle ne mordait pas : elle croyait, comme nombre de ses connaissances, que cette
couche défavorisée, ce lumpenprolétariat coupé de tout, était purement et simplement une invention
du pouvoir en place, comme une baguette agitée à la face de la population active : gare au
désœuvrement. Mais rien n’y faisait, et les menaces chimériques encore moins que le reste ; la jeune
femme se disait qu’on vivait décidément bien, en ce début de XXIIe siècle sur la côte basque.
Se servant un deuxième verre de vin (déjà ?), Maya alluma son poste de télévision par une simple
commande vocale. Deux spécialistes, un journaliste scientifique et un ingénieur informatique,
débattaient justement des bienfaits (ou des méfaits selon le point de vue) des simulations V.R. ;
intéressée par la question, elle qui passait une bonne part de son temps libre en réalité simulée, la
jeune femme passa en mode holographique. Semblant surgir du poste de télévision pour envahir le
vaste salon, les deux hommes apparurent, et continuèrent à débattre comme s’ils étaient réellement
installés sur le canapé de Maya.

Découvrir le texte entier ci-dessous


Source du texte, sur papier (revue Hau) et sur Internet : piecesetmaindoeuvre


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