Ne pas subir les “Saints de glace” au potager

8 Mai, 2023 | AGRICULTURE, ENVIRONNEMENT

Caroline Martin propose quelques astuces pour éviter les ravages des Saints de glace – les risques de gel tardifs – qui sont monnaie courante en cette saison.

Gelée tardive

Saints de glace : ne pas semer trop tôt !

Caroline Martin : “Au jardin, on peut prendre des « risques » plus ou moins calculés, mais on peut également commettre des erreurs (ce qui est toujours dommage).

L’une des erreurs les plus communes est de vouloir démarrer trop tôt, semer et planter dès que le soleil commence à réchauffer la terre, alors qu’il est encore possible de subir des gelées. Si vraiment l’on est trop pressé d’attaquer le jardinage, il va falloir se restreindre à semer ou planter uniquement ce qui ne risque pas de geler ou ce qui peut être protégé durant cette période printanière où la température peut encore descendre en dessous de zéro.

Saints de glace : ce que l’on peut planter sans crainte

De mon côté, je sème les petit pois au mois de février car ils ne craignent pas le gel et je plante les ails et les oignons en suivant. À savoir : il est possible de commencer encore plus tôt ! Parmi mes amies jardinières, certaines font différemment ; l’une fait tous les plants mentionnés en janvier et l’autre va carrément planter ses ails avant l’hiver, avant que le grand froid n’arrive. Les choix que vous poserez seront nécessairement liés au climat de votre région.

Les ails plantés en automne se récoltent d’ailleurs à la même époque (juin ou juillet) que ceux plantés à la fin de l’hiver. S’ils sont généralement plus gros que ces derniers, ils se conservent néanmoins moins longtemps.
Dans le sud de la France, il est préférable de les mettre en terre en automne pour leur permettre de pousser avant les fortes chaleurs et le manque d’eau, de plus en plus commun au printemps.

En attendant de travailler en extérieur, il est toujours possible d’entreprendre les semis en barquettes ou en pots
dès le mois de février. Cela permettra d’être prêt à planter dès que le gel ne sera plus une menace. Mais attention
aussi de ne pas se lancer trop tôt non plus, car les jeunes plants peuvent finir par se trouver un peu trop à
l’étroit dans leurs pots…

On parle de la patate ?

Je plante toujours mes premières pommes de terre aux alentours du 19 mars, à la Saint Joseph, une date utilisée traditionnellement par de nombreux jardinier pour faire ce genre de plantations. L’idée étant de pouvoir déguster des pommes de terre nouvelles dés le mois de juin.

Sachant que les premières feuilles de ces tubercules prennent généralement 3 semaines pour sortir de terre,
celles que j’ai planté pointent le bout de leur nez dès la deuxième semaine du mois d’avril. Or, à ce moment-là, le risque de gel est toujours très présent.

Pour minimiser ce risque, j’avais pour habitude de les couvrir avec un tunnel en plastique, mais depuis quelques années, j’ai décidé de changer de méthode. Je remonte simplement la terre autour des jeunes plants en cas de
risque de gel et tout va bien.
Cela implique en revanche de bien suivre la météo : il s’agit de ne pas être prise de vitesse par une petite gelée ! Cette année, par exemple, j’ai oublié et certaines pommes de terre ont un peu gelé fin avril, durant la nuit…

En savoir plus sur les saints de glace

Du 23 avril au 13 mai, tous les jardiniers savent qu’il faut faire attention aux Saints de glace ou gelées tardives. S’il fait clair le soir à cette époque de l’année, cela peut vouloir dire qu’il gèlera durant la nuit. C’est valable généralement pour tous ceux qui ne sont pas au bord de la mer ou dans le sud du pays.

Si vous ne pouvez plus attendre et voulez absolument planter vos tomates, poivrons et aubergines, n’oubliez donc pas de poser des voilages de protection : ils seront suffisants pour faire face aux dernières gelées. Bon jardinage !”


À propos de l’auteur : fille de paysans solognots, Caroline Martin grandit avec le goût des légumes qui ont pris le temps de pousser au potager familial. Après 20 ans en Grande-Bretagne, l’envie de vivre différemment, près de la nature, la ramène dans sa région natale. Elle s’y installe avec son mari et décide de prendre le contrôle de son alimentation en faisant un jardin potager. Depuis septembre 2022, elle propose régulièrement des conseils et des réflexions de saison pour diffuser les bonnes pratiques de jardinage sur le site du Courant pour une écologie humaine.

Découvrir le dernier article de Caroline Martin : comment ne pas se faire dévorer toute sa production par les non-humains, au jardin ?

Je soutiens le Courant pour une écologie humaine

 Générateur d’espérance