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26 Nov, 2025 | ÉDITO

Par Jean-Philippe Lajambe, Président du Courant pour une écologie humaine.

“Dans le tohu-bohu du monde et le brouhaha des informations en continu, il devient parfois difficile de distinguer les signaux positifs. Pourtant, un mouvement de fond se dessine, porté par des initiatives qui réinventent le lien social et l’économie locale. Des entreprises comme Les Petites Cantines, la marque C’est qui le Patron ?! (9 millions de produits vendus en octobre 2025), le restaurant Chromosome, les cafés Joyeux, la Fabuleuse Cantine, ou encore les supermarchés coopératifs comme La Louve et Graoucoop en sont la preuve vivante.
Les jardins partagés, à l’image de Volpette ou les produits RamdamEnercoop ou Telecoop témoignent également de ce renouveau.

À cela s’ajoute le regain de croissance des filières bio et des circuits courts en 2024/2025, souvent au détriment des grandes surfaces. L’échec de l’implantation de Shein à Paris et la prise de conscience des ravages causés par certaines entreprises prédatrices dans l’agriculture, le textile ou le commerce sont autant de signaux encourageants. 

Qu’ont en commun ces démarches ?

D’abord, la capacité à tisser des liens et à s’ancrer dans leur territoire, ce que l’on pourrait appeler une « écologie de la relation ». Ensuite, l’importance de s’inscrire dans un « territoire vivant », résilient, en s’appuyant sur des communautés de confiance. Mais surtout, l’engagement individuel et collectif pour contribuer à un monde plus aimable, où la logique du don supplante celle de la simple transaction. 

Marcel Mauss, dans son Essai sur le don, l’a parfaitement illustré : « Donner, c’est créer une dette ; recevoir, c’est accepter une obligation ; rendre, c’est manifester sa liberté” . Le don ne se réduit pas à l’échange marchand ; il est une offrande de sens, un geste qui transcende la logique du profit.
Offrir son temps, son écoute, son aide ou son affection, c’est refuser l’indifférence du monde. Recevoir, c’est accueillir ce qui vient de l’autre avec humilité et gratitude, reconnaître que l’on a parfois besoin d’aide et offrir à l’autre la joie d’avoir donné. Donner et recevoir sont indissociables, et c’est ce partage qui importe plus que la possession. 

En somme, la richesse d’une société ne se mesure pas à ce que chacun possède, mais à ce que nous sommes capables de partager. À l’heure où les défis s’accumulent, il est urgent de réhabiliter la valeur du don, pour bâtir ensemble un avenir plus solidaire et résilient.”

“Le Chat” – par Philippe Geluck

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