Se réjouir de la fin #CoupDeCoeur

22 Juin, 2020 | ART & CULTURE

En ce début d’été 2020, La maison des bouquins met en valeur le deuxième roman d’Adrien Gygax, paru chez Grasset en février : « Se réjouir de la fin ».

Un joli récit sur la vieillesse, tout en finesse, tout en douceur, tout en poésie. Une belle parenthèse.

L’HISTOIRE

On sait peu de choses de l’homme qui écrit ces lignes, qui évoque son histoire, ses rencontres, ses joies et la satisfaction qu’il ressent à voir sa vie se terminer. Ou plutôt, on sait ceci, annoncé d’emblée : « Ce texte a été découvert dans les affaires personnelles d’un résident de la maison de retraite. Il l’aurait rédigé entre son entrée et le 22 janvier 2019, date de son décès ». Depuis le lieu qu’il habite désormais, il voue ses heures à une puissante contemplation des beautés et des douceurs qui l’entourent. Il débusque les instants de bonheur dans les détails le plus futiles, se réjouit de dessiner comme un enfant, de ne plus avoir à changer d’avis, de recevoir du courrier, de faire le sourd, d’être au bout de ses peines ou de garder des secrets… Chaque court chapitre est l’occasion d’un effarement, d’une allégresse ou d’une douce mélancolie.
Un roman délicat et tendre, qui est aussi une méditation sur la vie, le temps, la nature.

L’AVIS D’ANNE

Mais maintenant, allons ! Laisse tous ces biens qui ne sont plus de ton âge et, l’âme sereine, cède la
place : il le faut. (…)

Lucrèce, De rerum natura

Un vieux monsieur est mort dans sa maison de retraite. En récupérant ses affaires sa famille trouve son journal. Le nom de l’homme, on ne le connaîtra pas ; sa famille, on ne la connaîtra pas non plus. Mais les pensées du résident sont si jolies que ses proches les mettent à notre disposition.
Comment aborder la vie quand elle touche à sa fin ? Comment en profiter ? Comment faire le point et comment la trouver belle ? Comment trouver la sérénité et comment être heureux malgré et avec l’échéance toute proche ?
Dans l’espace clos de sa maison de retraite et du jardin dont elle bénéficie, l’homme va se recréer un monde de bonheur et se préparer “à partir”.
C’est plein de tendresse et de paix, plein d’espoir aussi car ce qui nous paraît épouvantable vu de l’extérieur est vécu pleinement par ce monsieur à l’intérieur de cet enclos qui, étrangement, deviendra un vrai espace de liberté.
Ce livre m’a beaucoup, beaucoup émue !

À PROPOS DE L’AUTEUR

Adrien Gygax est né en 1989 en Suisse. Après un master de sociologie à l’Université de Lausanne, il travaille comme consultant en management. Il décide aujourd’hui de ne plus se consacrer qu’à l’écriture. Il est l’auteur d’un premier roman, Aux noces de nos petites vertus (Cherche-Midi, 2017).


Retrouvez la critique de ce livre (et de tous les autres) sur la maison des bouquins

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