Un engagement qui construit

1 Juil, 2013 | ENGAGEMENT POLITIQUE, POLITIQUE

Un engagement qui construit« Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné ! » Guynemer

Comme tant d’autres, j’ai rejoint le mouvement qui s’inscrivait contre la loi du « mariage pour tous » en prêtant main forte à La Manif Pour Tous. A quoi bon s’engager pour une cause perdue d’avance, s’entendait-on dire au début ? Si certaines valeurs méritent d’être défendues quelles que soient les chances de succès, si la plupart d’entre nous faisions preuve d’insouciance et d’un optimisme certain, l’essentiel était autre part. Les fruits d’un engagement sont insoupçonnés, seule l’expérience de l’engagement en fait prendre conscience.

L’ESPRIT D’ENGAGEMENT

« Pour autant,  rechercher l’engagement pour lui-même est un piège à éviter. En effet, nos actes ne nous résument pas et notre valeur n’est pas proportionnelle au nombre de nos engagements. Il doit être une conséquence d’une disposition de l’être intérieur, jamais une fin en soi »

 

Accepter de s’engager ne vient pas subitement mais résulte d’une certaine éducation à l’engagement, dès le plus jeune âge. S’engager dans un mouvement éducatif, pour une œuvre charitable ou donner quelques mois pour un projet humanitaire forment le cœur et l’esprit. Lorsque l’horizon de sa vie dépasse la fin de la semaine et ne se limite pas à sa propre personne, son club de sport ou ses weekends, quand l’opportunité se présente, l’engagement pour une cause qui tient à cœur devient naturel et logique.

Pour autant,  rechercher l’engagement pour lui-même est un piège à éviter. En effet, nos actes ne nous résument pas et notre valeur n’est pas proportionnelle au nombre de nos engagements. Il doit être une conséquence d’une disposition de l’être intérieur, jamais une fin en soi. L’essentiel est donc de cultiver sa liberté et de chercher le sens de sa vie, l’engagement deviendra alors une façon de répondre à cette quête personnelle.

DES QUALITES POUR S’ENGAGER

Si toutes les bonnes volontés sont accueillies, certaines dispositions de l’âme sont particulièrement bienvenues.

  • L’humilité alliée à la magnanimité. Le désir de faire de grandes choses est sain dans la mesure où l’on se positionne comme serviteur d’une cause. L’humilité est la première vertu à cultiver, toutes les autres en découlent. L’humilité n’est pas la pudibonderie : il faut assumer son engagement, que les gens puissent mettre un visage sur un mouvement. Mais il s’agit ici d’être désintéressé quant aux bénéfices qu’on pourrait en tirer, se montrer à l’écoute de ses camarades et faire preuve d’empathie, ne pas chercher à écraser ses adversaires quand on est en position de force. S’engager de façon désintéressée mais passionnée renforce notre constance.
  • La reconnaissance du travail accompli. Le bénévolat n’exclut pas de savoir remercier en toute occasion et d’accepter les remerciements quand ils sont justes !
  • Le professionnalisme. Passionnés et habités, ne surestimons pas pour autant nos capacités ou réseaux d’influence. On ne s’engage pas pour quelque chose qu’on ne peut pas faire. Ce respect des formes n’est pas pour autant une entrave à la joie, ciment de l’engagement, qui garantira une forme de liberté par rapport aux normes habituelles du travail en entreprise.
  • La subsidiarité. Le partage juste du travail et des responsabilités à tous les niveaux permet à chacun de donner la pleine mesure de ses capacités (dans l’obéissance et le respect de la hiérarchie et de l’organisation en place).

LES CONDITIONS DE L’ENGAGEMENT JUSTE ET DURABLE

L’action  repose sur la réflexion. Nous devenons capables de discerner un engagement à l’aune de quelques critères :

  • Le cheminement qui a conduit à s’engager. Quel désir profond m’anime ?
  • La disponibilité. Suis-je capable de m’engager totalement ou en tout cas suffisamment ?
  • L’équilibre de vie : Avec sa vie professionnelle mais aussi sa vie personnelle. On ne sacrifie pas sa vie sociale, ses amis et sa famille pour un engagement ; le devoir d’état reste la priorité (ce qui n’empêche pas de se demander si l’on est à la bonne place). Attention à ne pas prendre ses engagements comme une échappatoire à son travail ou sa famille…
  • L’unité de vie. Etre capable de parler de ses engagements au travail, à ses amis ou sa famille quand l’occasion s’en présente est le signe d’un engagement plein et assumé : on n’est pas engagé le soir et indifférent le jour. Ceci permet aussi de se confronter à des points de vue divers, voire opposés.

Savoir s’entourer, garder contact avec ceux qui auront un avis extérieur est essentiel pour pouvoir sortir s’aérer la tête … pour mieux repartir ! Pour ce faire, quoi de mieux qu’une vraie pause, un weekend de marche ou des vacances sans internet ? Prendre du recul permet d’identifier les dangers qui nous guettent ; quand on a « la tête dans le guidon », on est d’autant plus sensible à l’orgueil et aux jalousies destructrices de l’unité.

L’ENGAGEMENT A SA MESURE ET SELON SON CHARISME

« Il ne s’agit pas de laisser tomber une cause mais bien de la laisser vivre ! »

Selon nos talents et nos charismes, nous ne sommes pas tous appelés à avoir les même engagements dans la forme ou dans le fond. Dans quel domaine sera-t-on à sa place ? Selon quel mode d’action ? Se place-t-on sur le long terme ou sur le court terme ? Certains sont des sprinteurs, d’autres des marathoniens ! Le tout est d’être là où l’on sera utile.

Enfin, il est sain de savoir mettre une fin à son engagement ou de passer à autre chose. Personne ne doit se penser indispensable et a contrario il faut pouvoir se reconnaître inutile, passer la main le moment venu aux personnes qui auront les compétences professionnelles ou naturelles plus adaptées à la situation … Il ne s’agit pas de laisser tomber une cause mais bien de la laisser vivre !

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