Finance, éthique et traduction

17 Nov, 2018 | FINANCE

Spéculation », « bulle », « subprimes », « krach boursier » : voilà ce à quoi vous pensez peut-être lorsqu’il est question de finance. Souvent, cette branche de l’économie est perçue comme opaque et désincarnée. Elle ne profiterait qu’aux plus riches et jetterait les plus pauvres dans la faim et le chômage. Si la crise de 2008 nous a montré où pouvait conduire une finance dérégulée et déconnectée de l’économie réelle, peut-on parler de finance éthique ? Par ailleurs, comment lier éthique et finance en traduction, et dans le monde du travail en général ?

En France, peut-être plus qu’ailleurs, l’argent est un sujet tabou. Les idées de gauche ainsi que la morale chrétienne – qui présentent bien sûr des côtés positifs – peuvent nous inciter à nous méfier de la finance. Pourtant, les grandes traditions religieuses ne rejettent pas l’argent en tant que tel. Le marxisme est, quant à lui, un courant de pensée matérialiste. Après un aperçu de la finance éthique selon différentes écoles, nous verrons comment agir concrètement pour un monde plus juste, que l’on soit investisseur, traducteur ou monsieur Tout-le-Monde…

Finance éthique : différentes écoles pour un même but

Les religions et les philosophies proposent des réponses aux questions fondamentales de la vie. Que disent-elles de l’argent ? Que l’on se rattache ou non à l’un de ces courants de pensée, comment investir concrètement de manière éthique ?

Dans la religion juive, posséder des richesses n’est pas considéré comme honteux, mais comme une bénédiction divine, puisque s’enrichir permet d’avoir les moyens de donner. Au Moyen Âge, les juifs étaient parfois mal vus par les chrétiens car ils étaient les seuls à pouvoir prêter à intérêts – pratique alors interdite par l’Église. Les banquiers juifs étaient donc nécessaires au fonctionnement de l’économie. C’est de là que vient le cliché sur les Juifs et l’argent, dont souffre toujours cette communauté aujourd’hui. Malheureusement, lorsque les débiteurs médiévaux ne pouvaient pas rembourser leurs emprunts, par exemple à cause d’une famine ou d’une épidémie, ils s’en prenaient quelquefois de manière violente à leurs créanciers.

La Bible hébraïque comporte cependant une législation sociale exigeante, qui invite à réduire les inégalités au sein de la communauté israélite, comme entre les Juifs et les immigrés vivant sur leur territoire. D’ailleurs, de nombreux prophètes de l’Ancien Testament haranguent leur peuple au nom de Dieu afin qu’ils aient le souci des plus pauvres. En effet, selon Jacques Attali, il est attesté que le tout premier impôt sur le revenu de l’histoire de l’humanité est apparu sous le roi Salomon, au Xe siècle avant notre ère. Avec un taux situé entre 10 et 20 % des ressources de chaque contribuable, la tsedaka était intégralement redistribuée aux personnes dans le besoin. Le Talmud de Jérusalem (IVe siècle) et celui de Babylone (VIe siècle) réglementent quant à eux l’économie et la finance d’une manière très précise. Ils édictent la fixation d’un prix juste, l’interdiction de la spéculation, ainsi qu’un ensemble de normes sociales et même environnementales.

Le christianisme s’inscrit dans la continuité du judaïsme, avec la charité comme règle d’or. Dans le Nouveau Testament, il est souvent question de donner sans compter et de se détacher des choses matérielles. Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus se montre très clair à ce sujet : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). « Recherche du bien commun », « option préférentielle pour les pauvres », « destination universelle des biens » : ces concepts techniques de la pensée sociale chrétienne enseignent qu’il n’est néanmoins pas interdit d’être riche. Mais ces richesses doivent être acquises honnêtement et servir la construction d’un monde plus humain et plus juste. Le chrétien n’est donc pas le propriétaire de ses biens, mais il en est le gérant.

Selon Max Weber, l’éthique protestante serait à l’origine du capitalisme. En effet, l’oisiveté est vue par cette confession comme un très grand péché. D’après ce sociologue, de tous temps, des personnes ont cherché à faire le lien entre les convictions religieuses, l’éthique et l’action. Dans ses écrits, il avait l’intuition que les croyances poussent à agir. Dans cette perspective, la bénédiction de Dieu sur l’homme lui donne le goût de « s’enrichir » car la richesse est signe de l’abondance de Dieu.

L’Église catholique, de son côté, a publié en janvier 2018 un document sur l’éthique financière intitulé Oeconomicae et pecuniariae quaestiones. L’idée première est de mettre l’homme au centre de l’économie. En effet, le système économique n’est pas appréhendé uniquement d’un point de vue matériel. Il est aussi un ensemble de relations entre des personnes qui doivent être respectées dans leur intégralité. Ce document condamne la spéculation et invite à repenser le système financier afin qu’il soit au service de l’économie réelle. Cela permettrait, selon le Saint-Siège, d’éviter de nouvelles crises financières et d’aider les plus défavorisés à sortir de la misère. Ce texte dénonce également les inégalités entre les experts de la finance et l’investisseur lambda. Celui-ci peut facilement se faire escroquer en plaçant son argent dans des instruments trop complexes dont il ne comprend pas toutes les subtilités. Enfin, l’évasion fiscale, la corruption, le surendettement des États et le blanchiment d’argent sont dénoncés. Tous ces phénomènes, considérés comme immoraux, seraient la cause profonde des dysfonctionnements du système économique. Oeconomicae et pecuniariae quaestiones propose donc quelques solutions :

– une séparation nette des pouvoirs politiques, économiques et financiers, pour rendre sa souveraineté au peuple ;

– davantage de transparence, pour permettre à chaque investisseur de savoir où est placé son argent ;

– une meilleure responsabilité sociale des entreprises (RSE) ;

– une plus grande diversité économique et financière, ainsi que des fonds propres plus conséquents pour les banques, afin que le système soit plus résistant en cas de crise ;

davantage de réglementation ;

– quelques idées originales, comme la présence d’un comité d’éthique au sein des banques ou encore une taxe sur les transactions offshore. Inspirée de la fameuse taxe Tobin, cette mesure fiscale verserait l’argent collecté aux organismes compétents pour éradiquer la faim dans le monde.

– Enfin, pour lutter contre l’endettement des États qui pèse sur le contribuable, l’Église catholique invite à réduire la bureaucratie de nos administrations.

Mais au-delà de ces propositions politiques, Oeconomicae et pecuniariae quaestiones rappelle que chaque consommateur peut agir à son échelle pour que le monde soit plus humain et plus juste, notamment par la façon dont il oriente ses achats et ses placements.

Sur ce point, la cohérence de l’Église catholique n’a pas toujours été claire. En effet, des liens ont longtemps uni la mafia à certaines paroisses du sud de l’Italie. De l’argent sale a même été déposé à la Banque du Vatican. Cela a commencé dans un contexte de guerre froide où des mafieux ont vu l’opportunité de s’allier à l’Église et à certains politiciens contre les communistes, alors très populaires en Sicile. Mais sur le terrain, des prêtres courageux ont dénoncé le crime organisé, au péril de leur vie. En 1993, Jean-Paul II s’est clairement opposé à la mafia en rappelant le commandement « Tu ne tueras point ». En juin 2014, le pape François est allé plus loin en excommuniant les mafieux. Un an auparavant, il avait béatifié et reconnu comme martyr le père Giuseppe Puglisi, assassiné en 1993 pour s’être opposé aux gangsters de Palerme. Quant à la Banque du Vatican, elle a subi une opération « main propre », déjà initiée sous Benoît XVI. Plusieurs milliers de comptes liés au blanchiment d’argent ont ainsi été fermés.

Dans l’islam, la finance se base sur cinq piliers :

– le refus catégorique de l’usure (il est interdit de prêter ou d’emprunter avec des intérêts) ;

– l’interdiction de la spéculation et des jeux de hasard ;

– l’interdiction de faire commerce d’objets « illicites » (haram en arabe), soit, entre autres, l’alcool, la drogue et le tabac ;

– l’obligation de partager les profits et les pertes entre celui qui apporte le capital et celui qui l’exploite (le bon sens évite donc de financer des entreprises ou des ménages trop endettés, ce qui évite de déclencher des crises comme celle des subprimes) ;

– l’obligation d’adosser les titres à des actifs tangibles, afin de rester connecté à l’économie réelle.

Le fait que la finance islamique fonctionne différemment de la finance occidentale a relativement bien préservé le monde musulman de la crise de 2008. Par ailleurs, c’est en conformité avec l’éthique musulmane en matière d’argent que Muhammad Yunus a inventé le microcrédit. En 1976, ce professeur d’économie fonde la Grameen Bank pour les populations marginalisées du Bangladesh. Il met ainsi en place un système de micro-prêts qui permet aujourd’hui à de nombreuses personnes dans le monde entier de sortir de la misère. En 2006, il reçoit le prix Nobel de la paix.

En revanche, d’autres banques prétendument islamiques pratiquent une usure qui ne dit pas son nom. Elles escroquent ainsi des musulmans qui veulent emprunter en respectant la charia. Leurs clients payent finalement des intérêts beaucoup plus importants que s’ils avaient emprunté auprès d’une banque classique.

Par ailleurs, l’aumône (zakât en arabe) est le troisième des cinq piliers de l’islam. Elle sert à la fois à assurer la solidarité avec les croyants les plus démunis et à aider les fidèles donateurs à se détacher des biens matériels.

Enfin, le point de vue des différentes écoles bouddhiques peut être résumé dans cette citation du maître tibétain Tulku Thondup : « Non pas que gagner de l’argent constitue en soi une cause de souffrance, mais livrer sa vie à la tyrannie de possessions qui n’ont jamais de fin porte un coup fatal à la paix et à la joie ». Là aussi, il s’agit donc de vivre dans un réel détachement afin d’être heureux.

Remarquons que le judaïsme, le christianisme, l’islam et le bouddhisme ont en commun de condamner – ou de ne pas recommander – les jeux d’argent et de hasard.

Ce bref aperçu nous enseigne donc que, dans ces quatre traditions religieuses, ce n’est pas l’argent qui est bon ou mauvais, mais l’usage qui en est fait. Bien évidemment, ces valeurs sont aussi partagées par de nombreuses personnes qui se rattachent à d’autres convictions, qu’elles soient religieuses ou non. Ce regard commun considère donc la finance comme légitime sur le plan éthique si elle est utilisée non pas pour s’enrichir à tout prix, mais pour créer de l’emploi, dans le respect de l’homme et de son environnement.

D’ailleurs, aujourd’hui, il est tout à fait possible de placer son argent dans des fonds ou des sociétés qui respectent certains critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). On parle alors d’investissement socialement responsable (ISR), ou d’investissement responsable (IR). Lorsque l’IR/ISR vise à réduire le réchauffement climatique, on parle de « finance verte ». Par exemple, les obligations vertes (green bonds) correspondent à des prêts aux entreprises qui développent les énergies renouvelables. En France, le label public qui fait foi en la matière est TEEC (pour « Transition énergétique et écologique pour le climat »). Vous pouvez également placer votre argent conformément à d’autres valeurs, par exemple dans des fonds qui investissent dans votre région afin d’y maintenir ou d’y créer de l’emploi. D’ailleurs, les fonds d’investissement de proximité (FIP), qui investissent dans des PME locales, sont avantageux sur le plan fiscal. En revanche, il s’agit de placements risqués. Enfin, certains fonds n’investissent que dans des entreprises qui respectent les valeurs d’une philosophie ou d’une religion particulière. Par exemple, certains organismes de placement collectif (OPC) gérés par Meeschaert Asset Management s’engagent à respecter au mieux la pensée sociale chrétienne. Cela inclut, en plus des critères ESG classiques, le refus d’investir dans la pornographie. De même, pour les personnes désirant respecter la finance islamique, il existe des fonds conformes à la charia.

Par ailleurs, les placements éthiques entendent occasionner une certaine rentabilité. Il n’y a qu’à voir la bonne santé financière sur le long terme de Danone ou la performance de la SICAV Sycomore Happy@Work pour s’en convaincre. Ce compartiment ISR créé en 2015 privilégie l’investissement dans des entreprises qui s’engagent pour que leurs collaborateurs soient heureux au travail. Comme le bonheur des salariés rejaillit très positivement sur la créativité, la productivité et donc la rentabilité, la performance du fonds a presque toujours été largement au-dessus de celle de son indice de référence, EURO STOXX TR.

Mais comme le souligne Thibault Leroux, journaliste chez Amnesty International, l’investissement socialement responsable recherche avant tout le profit. Certains fonds peuvent donc être moyennement regardants sur tel ou tel critère de sélection. La finance éthique propose donc une autre option, moins lucrative mais souvent plus intègre, à savoir l’épargne solidaire. Celle-ci met l’argent des épargnants au service de l’économie sociale et solidaire (ESS) ou de diverses associations humanitaires ou caritatives. Certaines d’entre elles proposent aux particuliers de placer leur argent dans des fonds (souvent labellisés ISR) tout en acceptant que 25 à 100 % des gains soient reversés à ces organismes sans but lucratif. C’est le système des « produits de partage ». Il est utilisé, entre autres, par Habitat et Humanisme, le CCFD-Terre Solidaire et Amnesty International. À côté de ces célèbres structures qui œuvrent pour le logement des plus défavorisés, contre la faim dans le monde et pour la défense des droits de l’homme, Meeschaert Asset Management propose d’investir dans un fonds labellisé ISR nommé « ANTIOKEIA ». Les gains de ce fonds commun de placement (FCP) financent un appui à la reconstruction de l’Iraq et à la protection des minorités chrétiennes et yézidies en Orient suite au passage de Daech.

En somme, finance et éthique sont tout à fait compatibles. Nous avons même l’embarras du choix pour placer notre argent au service du bien commun.

Et la traduction dans tout ça ?

Lorsque j’ai commencé mes études de traduction économique et juridique à l’université de Cergy-Pontoise, je n’envisageais pas de me spécialiser en traduction financière. En effet, ce domaine me paraissait tellement opaque et technique que je ne me sentais pas à la hauteur. De plus, façonné des valeurs naturellement méfiantes à l’égard de l’argent, je ne voyais pas quel était le sens d’une telle activité. Aussi ai-je hésité avant d’accepter un stage de fin d’études dans ce domaine de spécialité.

Finalement, j’ai rapidement compris que cette expérience professionnelle pouvait avoir une visée éthique intéressante. En effet, suite à l’éclatement de la bulle financière en 2008, les responsables politiques se sont rendu compte que la finance devait être mieux encadrée. Ainsi, une série de directives européennes limite désormais le pouvoir des institutions financières. Elle les oblige notamment à faire preuve de transparence absolue afin de réduire ces prises de risques. C’est notamment le cas du texte Markets in Financial Instruments Directive (MiFID). De ce fait, de nombreux documents sont produits par ces établissements afin d’informer les investisseurs et d’encadrer leurs placements. Et comme les flux de capitaux s’opèrent quotidiennement à l’échelle internationale, cette documentation doit être traduite rapidement. C’est dans cette optique qu’a été fondée la société qui m’offrait cette opportunité de stage. Elle crée des moteurs de traduction automatique dans le domaine financier, en vue de permettre cette transparence à l’échelle mondiale. En acceptant ce contrat de six mois au sein de cette entreprise FinTech, j’apportais donc ma pierre à la moralisation de la finance.

Mais lorsqu’il est question de traduction automatique (TA), un autre problème éthique est soulevé : la perte d’emploi due au remplacement de l’homme par la machine. Néanmoins, les professionnels de la TA considèrent que proposer une traduction à moindre coût permet de traduire des documents qui n’auraient jamais été traités manuellement, faute de budget. En outre, l’intelligence artificielle ne s’adaptera jamais aussi rapidement que le cerveau humain, c’est pourquoi le travail d’une personne en chair et en os est effectivement indispensable :

– pour créer le moteur de traduction en traitant des bases de données linguistiques (cela équivaut à un exercice de révision de textes déjà traduits) ;

– pour relire la traduction nécessairement imparfaite de la machine (ce que le jargon de ce secteur appelle la « post-édition »).

En définitive, selon les défenseurs de la traduction automatique, cette dernière ne menace pas l’emploi des traducteurs professionnels. Il serait intéressant que des études soient menées sur le sujet pour mesurer l’impact réel de la TA sur le marché du travail. Néanmoins, même dans le cas où les traducteurs pourraient garder leur emploi, une autre question éthique se pose. En effet, quelle satisfaction intellectuelle retire-t-on du nettoyage de mémoires de traduction ou de la post-édition par rapport à la tâche gratifiante et épanouissante qu’est la traduction ?

Comme toute compétence, la traduction financière – et la traduction en général – peut être utilisée à des fins douteuses. En effet, depuis que je suis installé en free-lance, on m’a déjà proposé de traduire pour une cause qui allait à l’encontre de mon éthique personnelle. J’ai donc refusé cette tâche car elle me paraissait vide de sens. Les études prouvent d’ailleurs que le bonheur au travail est en partie lié à la conformité de notre vie professionnelle avec nos valeurs. Je connais ainsi un auditeur financier senior spécialisé dans les comptes d’organismes à but non lucratif qui m’assure qu’il ne pourrait pas faire le même métier si ses clients étaient des entreprises à l’éthique professionnelle douteuse.

Ainsi, il m’est arrivé de refuser un très gros projet de traduction grassement payé car le donneur d’ordre était une secte. J’aurais pu m’enrichir, mais j’aurais été payé avec de l’argent volé à des personnes endoctrinées et mon travail aurait servi à endoctriner d’autres personnes. En revanche, si j’ai choisi de ne pas travailler pour cette cause qui me paraissait injuste, je suis heureux de traduire aujourd’hui pour des entreprises et des associations qui agissent conformément à mes valeurs. En tant que membre de la Société française des traducteurs (SFT), j’ai d’ailleurs signé le code de déontologie de cette organisation professionnelle, qui inclut cette notion d’intégrité. Par ailleurs, mes engagements concernant la qualité, la rapidité, la confidentialité et l’éthique sont disponibles sur mon site internet.

En effet, faire des sacrifices pour rester intègre n’est pas nécessairement mauvais pour la rentabilité. Les entreprises qui verdissent leur gestion, et donc leur image, jouissent d’une bonne réputation et bien souvent d’une excellente santé financière. Selon une étude de France Stratégie relayée par la plateforme E-RSE, mettre en œuvre la responsabilité sociale des entreprises accroît la performance de 13 %. À l’inverse, un scandale bien relayé sur le plan médiatique peut faire baisser le chiffre d’affaires de manière significative. Quant au bonheur au travail, il ferait progresser la productivité de 12 %, d’après une enquête menée par l’Université de Warwick en 2014.

En finance comme en traduction, et dans le monde professionnel en général, l’éthique revêt donc une dimension primordiale. Elle permet de faire sens, d’avoir un impact positif sur les plans social et environnemental, ainsi que d’être plus heureux au travail. D’ailleurs, si l’on en croit Aristote, la recherche du bonheur n’est-elle pas au fondement de toute morale ?

 

Remerciements

Afin de vous garantir une information de qualité, j’ai tenu à faire relire cet article par quelques experts des sujets abordés. Je remercie :

– une personne de confession juive souhaitant garder l’anonymat ;

– Hubert et Marianne de Boisredon, acteurs de terrain qui cherchent à traduire la pensée sociale chrétienne en action dans l’entreprise et le monde associatif ;

– Canaan Abu Zayd, cadre musulman ;

– Amélie Taveneau et Vincent Blondeau, pratiquants bouddhistes ;

– un relecteur travaillant dans le domaine financier qui souhaite garder l’anonymat ;

– Jordana Do Rosário, lectrice-correctrice.

 

Bibliographie

Si vous avez envie d’approfondir un sujet précis, je vous invite à consulter la bibliographie ci-dessous.

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