Agir contre le mal-logement, concrètement, ponctuellement

4 Juin, 2014 | ENVIRONNEMENT, HABITAT & ARCHITECTURE

TeamComment agir contre le mal-logement dans sa ville lorsqu’on est jeune, mobile, et que notre rythme instable nous empêche de nous engager dans la durée ? C’est le défi que nous nous sommes proposé de relever à travers un projet que nous avons monté ensemble, dans le cadre de notre dernière année d’étude à HEC, en majeure Alternative Management.

INSPIREES D’UNE ONG SUD-AMERICAINE

Deux de nous trois, Marie et Joséphine, avons participé cet été à une expérience en Argentine qui nous a beaucoup marquées: un week-end de construction massive avec l’association latino-américaine Un Techo para mi pais.

Avec 1 500 autres jeunes et par équipes de six, nous avons construit en un week-end près de 250 maisons en bois dans les bidonvilles de Buenos Aires, avec l’aide des futurs habitants de ces maisons. Ce week-end a été pour nous un temps très fort sur le plan humain, et nous sommes rentrées non seulement fières d’avoir bâti quelque chose de nos mains en 48 heures pour aider des familles défavorisées, mais aussi heureuses des rencontres très riches que nous avions pu faire parmi les bénéficiaires et les autres volontaires.

Présente dans quasiment toute l’Amérique Latine et très célèbre, l’association Un Techo para mi pais a déjà mobilisé en 16 ans près de 530 000 volontaires à travers de nombreux week-ends de ce type, et bénéficie d’une très forte popularité auprès des jeunes.

Agir contre le mal-logement

NOTRE ADAPTATION EN FRANCE, AUTOUR DE 3 AXES

Nous avons voulu proposer aux jeunes de donner de leur temps  simplement une fois, un week-end, sans engagement de longue durée. Le but étant bien sûr de les sensibiliser pour encourager l’engagement réel par la suite.

Dès notre retour d’Argentine, nous avons voulu réfléchir à une adaptation de ce modèle en France, et c’est là que Laure-Anne a rejoint l’aventure. Nous avons vite renoncé à une réplication conforme de Un Techo para mi pais en France, à cause de contraintes foncières et juridiques trop importantes, et aussi parce que nous voulions agir concrètement et rapidement. Nous avons donc choisi d’adapter ce modèle en gardant trois axes très importants à nos yeux :

1. Agir contre le mal-logement
2. En mobilisant massivement et ponctuellement les jeunes
3. En co-construction avec les bénéficiaires.

Nous avons par ailleurs décidé de nous positionner en tant que prestataire auprès d’associations qui auraient besoin à la fois de mobiliser beaucoup de personnes le temps d’une journée ou d’un week-end pour réaliser une action précise, et d’améliorer leur image et leur communication auprès des jeunes. Ce dernier point est un besoin que nous avons particulièrement constaté parmi les acteurs du mal-logement, dont beaucoup nous ont fait part de leurs difficultés à toucher les jeunes à cause de leurs formes de bénévolat traditionnelles qui nécessitent un engagement sur plusieurs mois ou années. C’est pourquoi nous avons voulu proposer aux jeunes de donner de leur temps simplement une fois, un week-end, sans engagement de longue durée. Le but étant bien sûr de les sensibiliser pour encourager l’engagement réel par la suite.

Agir contre le mal-logement

UN PREMIER SUCCES… ET D’AUTRES À VENIR ?

Parmi les différents acteurs que nous avions rencontrés en septembre et octobre derniers, l’association Habitat & Humanisme s’est montrée particulièrement intéressée par notre offre, d’autant qu’elle souhaitait meubler en quelques semaines un appartement pour en faire une colocation intergénérationnelle, c’est-à-dire un lieu où vivraient ensemble un senior, une famille (a priori monoparentale) et un étudiant, tous étant actuellement dans la rue ou hébergés précairement par l’Etat.
Nous avons relevé ce défi, et avons en trois semaine organisé cette journée du 23 novembre où nous avons rassemblé, via les réseaux sociaux une trentaine de jeunes pour meubler entièrement un appartement de Saint-Denis.

Les retours d’Habitat & Humanisme comme des jeunes ayant été très positifs, nous avons décidé de poursuivre ce projet en dehors du cadre d’HEC. Nous avons notamment travaillé sur un autre prochain chantier qui a eu lieu les 12 et 13 avril, avec l’association Les Compagnons Bâtisseurs, et lors duquel nous avons construit un ensemble sanitaire en matériaux recyclables, pour des personnes en habitat très précaire.

Avis aux volontaires !

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