Six mois au bord du lac Baïkal #CoupDeCœur

24 Nov, 2020 | ART & CULTURE

C’est le moment de se (re)plonger dans ces images fascinantes proposées par l’écrivain voyageur Sylvain Tesson qui, en 2011, a habité six mois durant une cabane sur les bords du lac Baïkal, en Russie. Une sorte de confinement volontaire pour réapprivoiser la liberté, le rapport au temps, l’espace… Respirez, vous êtes loin.

L’HISTOIRE

Pour rassasier son besoin de liberté, Sylvain Tesson a trouvé une solution radicale : s’enfermer dans une cabane en pleine taïga sibérienne, sur les bords du lac Baïkal, pendant six mois. De février à juillet, il a choisi de faire l’expérience du silence, de la solitude, et du froid. “Le défi de six mois d’ermitage, c’est de savoir si l’on réussira à se supporter. En cas de dégoût de soi, nulle épaule où s’appuyer, nul visage pour se lustrer les yeux. Vivre en cabane c’est l’expérience du vide !” En filmant presque quotidiennement ses impressions, ses joies et ses peines face à la splendeur du lac, ses doutes, mais aussi, ses moments d’extase, de paix intérieure et d’osmose avec la nature, Sylvain Tesson partage un rêve enraciné dans l’enfance, l’expérience d’une transformation intérieure. “La vie en cabane apprend à peupler l’instant, à ne rien attendre de l’avenir et à accepter ce qui advient comme une fête. Le génie du lieu aide à apprivoiser le temps.”

L’AVIS DE THADÉE

L’humain est un animal sociable et la solitude est la chose la plus terrible auquel il puisse être confronté. Pourtant, c’est volontairement que Sylvain Tesson s’y plonge. Parti 180 jours dans une cabane de trappeur au fin fond de la Sibérie, aux abords du lac Baïkal, l’écrivain documente son périple en 24 images seconde. Dans ce paysage de glace plutôt hostile à la présence humaine, Sylvain Tesson dépeint une nature crue, grandiose et omniprésente et plie devant les montagne qui « gisent, indifférentes, et se contentent d’être. Il suffit de s’asseoir et de lire le poème. »

L’aventurier se met en scène affrontant la solitude. Il apprivoise le temps et organise sérieusement ses journées autour d’actions de pure survie – pêcher, couper du bois, chercher de l’eau… – et de rares plaisirs et divertissements : lecture, écriture, alcool et cigars. À travers ce voyage initiatique qui confronte à l’éternité sans cesse renouvelée de la nature, Sylvain Tesson tente de répondre à la question : ai-je une vie intérieure ?

Ce film me fait penser à la pratique des vlogs, ces capsules vidéos où le quidam partage ses vues sur tel ou tel sujet, mais dans un autre désert de solitude cette fois, le nôtre et celui d’internet.

Comment ne pas recommander ce film aux bannis, aux esseulés et aux confinés ? Peut-être vous retrouverez-vous dans cette expérience partagée et accepterez-vous son invitation au voyage…

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